Les gestionnaires de caisses de pension sont des financiers comme les autres. Ils doivent faire fructifier l’argent qu’on leur confie: les milliards de la prévoyance suisse. Ils représentent donc un rouage essentiel de l’avenir de nos retraites. Et la loi leur permet d’investir sur les marchés des actions qui, on le sait, ne sont pas toujours un long fleuve tranquille. Les caisses de pension suisses investissent ainsi logiquement sur le marché suisse des actions.

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Tensions macroéconomiques

Une bonne nouvelle si l’on considère le parcours de l’indice suisse de référence, le SMI, durant cet été. Il faut préciser néanmoins que, depuis le début de l’année, les craintes étaient légitimes car le SMI a cédé 8,5% jusqu’à la fin juin. Mais il faut croire que l’été a réchauffé les ardeurs des investisseurs puisque, depuis, le rebond a été marqué, à plus de 5,5%. L’effet de correction naturel est passé par là et il semblerait en outre que les tensions mondiales aient joué en faveur de nos caisses de pension.

«Les valeurs suisses affichent des potentiels de hausse moins spectaculaires que les valeurs cycliques, mais offrent davantage de sécurité sur le long terme. Globalement, les sociétés helvétiques sont moins exposées aux risques commerciaux, en raison de leurs débouchés très diversifiés», a expliqué Rollin Ferrier, analyste à la banque Julius Baer, au quotidien Le Temps.

Paradoxalement, les tensions macroéconomiques, qui ont soutenu le SMI au début du troisième trimestre, pourraient se retourner contre lui ces prochains mois. «En l’absence de visibilité, le climat général incite à la prudence, note l’analyste François Savary. Les commandes sont pour l’heure au rendez-vous, mais l’incertitude actuelle peut inciter les entreprises à reporter certains investissements.»

2,4% de croissance en 2018

Reste que, selon l’indice UBS de la prévoyance suisse publié en juillet, les divers placements des caisses de pension suisses n’ont pas été très utiles puisque leur rendement a été nul et même pire, une perte de 0,5% ayant été subie. Après douze mois de contraction ininterrompue, l’indice a retrouvé quelques couleurs au cours du dernier trimestre 2017 et du premier trimestre 2018. La conjoncture suisse n’en affiche pas moins une vigueur inédite depuis quatre ans.

«La neutralité du résultat relevé ce trimestre tient à la légère détérioration des indicateurs conjoncturels au mois de mars et ne doit en aucun cas occulter la tendance à la hausse observée sur le long terme. De fait, les indicateurs avancés continuent de pointer vers l’expansion. Les gains de compétitivité engrangés grâce au recul du franc suisse montrent que le choc du franc semble avoir été complètement absorbé. Aussi tablons-nous sur une croissance de 2,4% pour 2018. La dynamique positive des derniers trimestres se reflète directement dans l’indice, même si sa trajectoire future n’est pas placée sous les meilleurs auspices», relate UBS.

«Car les marchés financiers risquent fort d’être, à l’avenir, de plus en plus exposés à des fluctuations. De quoi accroître les difficultés rencontrées par les caisses de prévoyance ces dernières années», conclut le rapport UBS.

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Edouard Bolleter