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Radioscopie d'un produit culte

K-Way, de la pluie aux podiums

De simple coupe-vent pliable, la veste imperméable est devenue une icône des années 1980. Elle s’impose aujourd’hui comme un incontournable du style urbain.

William Türler

K-Way
K-Way

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Ses origines: vêtements en nylon rouge

L’idée de créer le K-Way est venue à son fondateur, Léon-Claude Duhamel, un jour de pluie à Paris. Alors qu’il observait les passants qui couraient dans leurs vêtements trempés, un parapluie inconfortable à la main, il remarque une femme accompagnée de deux enfants portant des vêtements en nylon rouge. Il sort alors son carnet et prend des notes. Plus tard, en les relisant, ce fils d’un fabricant de pantalons du Pas-de-Calais se dit qu’il devrait en faire quelque chose.

Son apogée: icône des eighties

Dès les années 1970, la marque entre dans sa phase de gloire: chaque année, plus de 2 millions d’unités sont vendues. Elle s’associe avec l’équipe française de ski alpin et développe une gamme de vêtements de sports d’hiver. En 1980, elle atteint son apogée: Sophie Marceau porte un K-Way bleu marine dans La boum. Toutefois, dès la fin de la décennie, les ventes commencent à décliner en raison de la concurrence et des copies qui inondent le marché.

Sa traversée du désert: fabrication délocalisée

Au début des années 1990, alors qu’elle est proche du dépôt de bilan, la marque est rachetée par Pirelli. La fabrication est délocalisée au Portugal et en Afrique du Nord. Même si l’entreprise tente de répondre avec des produits plus élaborés, la concurrence en provenance d’Asie devient de plus en plus rude, ce qui fait chuter le chiffre d’affaires. En 1996, la marque, devenue un nom générique dans le langage courant, est rachetée par la banque italienne Sopaf.

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K-way défilé
Victor Virgile/Gamma-Rapho/Getty Images
K-way défilé
Victor Virgile/Gamma-Rapho/Getty Images

Son nom: American way of life

Lors de son lancement, l’entrepreneur français nomme son coupe-vent «En-cas» (de pluie). A cette époque, la pochette est encore séparée de l’habit. A part les 3 Suisses, peu de revendeurs veulent distribuer le produit. L’année suivante, sous l’impulsion de l’agence de communication Havas, il décide de renommer son «En-K» en K-Way, qui évoque l’American way of life et lui donne une dimension internationale. En 1966, il s’en écoule 250 000 exemplaires. Il y a deux ans, le chiffre d’affaires atteignait 40 millions d’euros.
K-Way
Sebastiano Pellion di Persano
K-Way
Sebastiano Pellion di Persano

Sa conception: un coupe-vent repliable

En 1965, le père de l’inventeur, Léon Duhamel, découvre un nouveau produit, le nylon enduit. Il demande à son fils de réfléchir à une idée d’application concrète sur un habit. Se remémorant la scène parisienne, il conçoit ce qui deviendra la célèbre veste coupe-vent capable de se replier dans une poche-banane, le tout avec un choix de couleurs vives et un zip coloré.

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Son retour de hype: mode imperméable

En 2004, la marque est reprise par le groupe BasicNet, basé à Turin, qui possède aussi Kappa. Il la réoriente vers des produits plus «mode» et la relance en Italie, puis en France. K-Way monte en gamme, ouvre des points de vente en nom propre et multiplie les collaborations et des séries limitées signées Philippe Starck, Marc Jacobs ou Agnès b. Naguère simple vêtement utilitaire, le K-Way est désormais devenu un symbole de style... capable de briller bien au-delà des jours de pluie!

A propos des auteurs
William Türler

William Türler

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