«Nous nous sommes rencontrés avec Karim et Marco, les deux autres cofondateurs de Neosens, dans le cadre d’un projet étudiant à l’EPFL basé sur le développement d’outils diagnostiques dans le domaine du sepsis. Il s’agit d’une infection grave qui débute localement et peut conduire à un état critique en quelques heures. Après avoir visité des hôpitaux et discuté avec des médecins en Egypte et au Salvador, nous nous sommes rendu compte que le sepsis est le cauchemar des services de néonatologie. Il subsiste toujours un doute sur le diagnostic. Nous avons gagné le concours SensUs et, de ce fait, nous avons décidé de poursuivre notre projet sous forme de start-up. Nous ne pouvons plus faire marche arrière. Nous souhaitons développer un système qui permette de fournir le diagnostic le plus précis possible en analysant la concentration de certaines molécules dans le sang et en fonction des symptômes du bébé. Nous voulons aussi rester accessibles pour proposer notre produit aux pays en voie de développement.

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Nous ne partons pas de zéro. La technologie de biocapteurs que nous utilisons appartient à l’EPFL, mais elle n’est pas encore sur le marché. Nous sommes les premiers à avoir combiné cet outil avec de l’intelligence artificielle pour le sepsis néonatal. L’une des principales difficultés est de réaliser le transfert vers l’industrie, qui est totalement différente du monde académique. Un autre challenge consiste à combiner cette activité avec nos études. C’est assez éprouvant en termes de planning. L’important est d’être efficace et de savoir où mettre ses priorités. Heureusement, il me reste encore un peu de temps pour faire de l’ultra-trail et donner occasionnellement des cours de ski!

Il est important d’avoir plusieurs casquettes. Nous avons dû apprendre à communiquer, parler avec des investisseurs, faire du networking dans le cadre de nombreux événements, tout cela en développant la technique. Nous devons rester alignés avec nos objectifs à long terme et éviter de nous disperser. Il y a beaucoup de sollicitations dans l’écosystème des start-up. Il nous est arrivé de parler de notre projet devant une centaine de personnes. Cela peut vite monter à la tête. Toutefois, le but n’est pas de se sentir important, mais de faire le travail et d’avancer. Nous sommes des ingénieurs et notre focus principal reste la technologie. En l’occurrence, notre prochaine grande échéance est la finalisation de la deuxième version de notre produit en avril 2024 pour débuter un projet pilote avec notre hôpital partenaire au Caire.

Etre libres en ce qui concerne notre emploi du temps est très appréciable. Si nous voulons prendre une matinée, nous n’avons besoin de demander d’autorisation à personne. Nous décidons nous-mêmes sur quoi nous voulons travailler. Mais l’essentiel est ailleurs: la problématique du sepsis néonatal nous tient à cœur et nous voulons trouver une solution. Notre principale motivation est de nous assurer que tous les nouveau-nés reçoivent le bon traitement au bon moment.»

Bio express

2000
Naissance à Paris d’un père directeur commercial et d’une mère ostéopathe. Il a grandi à Annecy.

2023
Lauréat du Prix Innovation by Design Challenge, à Renens.

2024
Finalisation d’un deuxième prototype et lancement d’un projet pilote au Caire.

William Türler
William Türler