La vie d’une entreprise ressemble souvent à celle d’une personne. Les phases de creux succèdent aux périodes d’euphorie; les succès font oublier les malheurs. L’incroyable aventure de la société lausannoise Balzan & Immer Etanchéité (active dans l’étanchéité en Suisse romande) nous démontre que la solidarité humaine existe également dans le monde des affaires.

Fondée il y a quarante ans par Christian Barrard, la PME se développe bien et compte 70 collaborateurs. Fort de ce succès, Christian Barrard choisit logiquement de confier, en 2008, son entreprise à son fils, Bertrand. Une décision qui va tout faire basculer en quelques années. Le patriarche nous raconte avec émotion: «J’ai peut-être trop fait confiance et je n’ai pas systématiquement vérifié les comptes. Les tableaux de bord ne traduisaient pas la réalité et la société était très mal gérée durant les trois dernières années. Je l’ai découvert avec effroi, beaucoup trop tard.»

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Une belle solidarité humaine

La société affronte un sursis concordataire à la fin du mois de novembre 2017. Christian Barrard reprend alors, à 71 ans, les commandes de la société. Il réorganise l’entreprise, licencie, négocie. La solidarité humaine fait ensuite le reste. Des employés renoncent à leurs salaires, des fournisseurs font des efforts importants, les clients restent fidèles. Les comptes de la société sont repris par un partenaire financier de confiance, la société CV Consulting, qui ne se contente pas de jouer un rôle de fiduciaire mais s’engage aux côtés de Christian Barrard pour tenter de sauver la société de la faillite, plombée par 6 millions de francs de dettes.

CV Consulting parvient à rassembler une somme importante auprès d’une dizaine d’investisseurs et le montage financier est accepté par les banques et les créanciers début janvier 2019, permettant ainsi à Balzan & Immer Etanchéité de régler ses arriérés. Fier mais attristé, Christian Barrard n’a pourtant pas encore tout réglé. Sans nouvelles de son fils parti s’installer à l’étranger, il aimerait aujourd’hui sauver sa cellule familiale avec la même réussite que sa PME.

EdouardBolleter
Edouard Bolleter