Redonner de la valeur aux producteurs locaux tout en palliant à la désertification des petits commerces dans les campagnes, c'est le joli défi auquel se sont attelés Stéphanie et Sylvain Favre, Steven Oulevay et Steve Brönnimann. Fin novembre, les quatre trentenaires, tous originaires de Bavois, ont inauguré La Petite Epicerie près de la gare CFF de leur commune de 1000 habitants dans un... container maritime. Leur concept? Un point de vente accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 grâce à une application mobile permettant aux consommateurs d'entrer dans le container et d'effectuer leurs achats (par self-scanning et paiement via le téléphone mobile). "Nous allons également mettre à disposition des clients un terminal de paiements par cartes ces prochaines semaines", note Stéphanie Favre.

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Le container-épicerie de Bavois.
© La Petite Epicerie

Côté producteurs, l'application leur offre la possibilité de surveiller en temps réel l'état des stocks et d'achalander les étals en conséquence. Fruits et légumes de la région, oeufs, huile de colza, miel de Bavois, lentilles de Cottens, bricelets ou articles de première nécessité, plus de 25 producteurs du Nord vaudois participent à l'aventure (et fixent aux-mêmes les prix de leurs marchandises). "A ce jour, quelque 1250 clients ont ouvert un compte sur notre application", ajoute Stéphanie Favre. Cette épicerie, qui remet les producteurs au milieu du village, séduit donc. Les fondateurs de la start-up - qui travaillent dans la restauration, la mécanique agricole et l'ingénierie - sont soutenus par Genilem et, il y a quelques jours, se sont vus remettre un chèque de 10 000 francs par le Groupement des Jeunes Dirigeants pour le canton de Vaud. 

Cette année, d'autres containers maritimes pourraient essaimer les campagnes. La Petite Epicerie entend développer son concept ailleurs dans le canton, puis en Suisse, voire à l'étranger où des demandes lui sont parvenues. De quoi rentabiliser le projet, qui a nécessité un "gros investissement initial". Car la structure autonome est peu chère à exploiter. "Ce sont des commerces viables", conclut Stéphanie Favre. 

 

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Elisabeth Kim