Utiliser un robot pour transporter des stocks dans une usine ou livrer des produits auprès d’un particulier, voilà l’ambition de la start-up TeleRetail, installée à Sierre depuis 2014. «Notre projet est né d’une réflexion sur la manière d’aider les commerces à évoluer dans un monde toujours plus digitalisé, explique Torsten Scholl, CEO et cofondateur. Dans un premier temps, nous avons développé une suite logicielle visant à améliorer les processus logistiques. Par la suite, nous avons poussé le concept en y intégrant la dimension du transport de marchandises par un véhicule autonome.»

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Plus intéressant hors des centres urbains

Ressemblant à une sorte de cockpit d’avion équipé de trois roues, le prototype actuel atteint une vitesse de 7 km/h et peut embarquer une charge de 35 kilos. Il mesure seulement 85 cm de large, une taille idéale pour circuler sur les trottoirs. La start-up, qui possède aussi des bureaux en Allemagne et aux Etats-Unis, perçoit cependant en premier lieu un potentiel dans les zones plus reculées, comme les villages alpins. «Notre robot ne sera sans doute jamais compétitif en milieu urbain face à un homme capable d’enchaîner les adresses et de monter les étages des immeubles quatre à quatre, reconnaît Torsten Scholl. Mais dès que l’on s’éloigne des centres-villes, l’option autonome permet d’économiser de coûteux allers-retours des livreurs.»

Une possibilité qui reste pour l’heure soumise à l’évolution du cadre législatif. «La circulation et la sécurité routière sont réglées par la Convention de Vienne. Comme elle compte près de 70 pays signataires, il faudra encore quelques années pour l’adapter à la réalité des déplacements autonomes.» C’est pourquoi l’entreprise, qui compte aujourd’hui une douzaine de collaborateurs, étudie aussi l’utilisation de ses véhicules dans un environnement industriel.

L’an dernier, elle a ainsi achevé un essai grandeur nature sur le site de la coopérative Provins, en utilisant notamment le système européen de positionnement par satellite Galileo pour se déplacer. Une étude de faisabilité menée pour le compte de l’Agence spatiale européenne. Elle est suivie depuis le mois de mars de cette année par une nouvelle série de tests de démonstration pour l’agence spatiale. TeleRetail n’exclut pas de développer une version de son véhicule capable d’embarquer une ou plusieurs personnes à l’avenir.

EF
Erik Freudenreich