Oui, il est possible de lier écologie et entrepreneuriat hyperlocal avec une bonne dose de volontarisme et des convictions fortes! Anne-Julie Beroud, qui mène avec brio sa micro-société baptisée La Corde à Linge, en est une parfaite illustration. Basée à Genève (sous l'appellation légale de Eco-libre) et lancée en 2018, celle-ci produit et distribue une lessive liquide pour les linges de couleur (bientôt pour les vêtements blancs) dans toute la Romandie, respectueuse de la peau et de l’environnement.

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Le fruit d'un partenariat étonnant avec des chimistes de Genève et de Fribourg (Ideal Chimic et la Haute Ecole de chimie de Fribourg en l'occurrence). Le résultat de ces recherches? Une lessive biodégradable, concentrée, fabriquée à 100% à base de plantes et de minéraux, dont plus de 90% des ingrédients proviennent de Genève. Le tout dès 18,90 fr. pour une bouteille 1,5 litre (l'équivalent de 30 machines à laver). «J’ai pris goût à la fabrication maison et durable en me souvenant des lessives de ma grand-mère. J'ai tout de suite décidé de travailler avec des associations et des entreprises locales et sociales dans cette aventure», raconte Anne-Julie Beroud.

Bientôt un liquide de vaisselle

En effet, la production est faite à Genève, notamment dans les ateliers protégés PRO Entreprise Sociale, avec les producteurs de l’Affaire TourneRêve ainsi que la Savonnerie de la Cité. A noter que La Corde à Linge a reçu le Prix IDDEA (Idées de développement durable pour les entreprises d’avenir) avec 20 000 francs à la clé. Ses lessives sont dorénavant distribuées dans toute la Suisse romande. «Nous avons 35 points de ventes en comptant les sites de vente en ligne. Notre distribution représente environ 1500 litres par mois.»

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Pour les linges de couleur et délicats.
© DR

Educatrice sociale de formation, Anne-Julie Beroud ne gagne pas encore sa vie avec la Corde à Linge. «Pour l'instant, je paye trois personnes mandatées par la société pour de la sous-traitance ainsi que nos producteurs et nos prestataires de services.» Le Covid-19 a eu un effet plutôt catalyseur pour ses affaires. «Nous avons beaucoup vendu lorsque les frontières se sont fermées. Ensuite, il y a eu l'annulation des marchés ainsi que de nombreux évènements, ce qui n'a pas joué en notre faveur», conclut l'entrepreneuse qui planche déjà sur un futur liquide vaisselle.

EdouardBolleter
Edouard Bolleter