La lettre adressée par le groupe Schenk à plusieurs vignerons de la région lémanique a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Le leader suisse du négoce de vins a annoncé qu'il allait réduire de 10 à 20% le volume de ses achats auprès de ses producteurs. Le groupe rollois effectuera désormais ses commandes en fonction de l’évolution des marchés et des récoltes, et ne garantira plus des achats fixes annuels.

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«Avant, on retombait toujours sur nos pattes, mais là, on sent vraiment qu’on va dans le mur. On a décidé de se focaliser sur nos domaines, on en a plusieurs en Suisse, et sur nos marques que l’on va développer et valoriser du mieux que l’on peut», justifie à la RTS l’administrateur de la société, François Schenk. Au total, une cinquantaine de viticulteurs genevois, vaudois et valaisans sont concernés par la mesure drastique – qui représentent plus de 180 hectares de vignes. «Les dégâts dus à la météo cette année sont très préoccupants pour la récolte à venir, alors que les années précédentes, nous avons dû faire du stock sans pouvoir tout vendre», explique l’un d’eux, qui souhaite conserver l’anonymat. En outre, 60% des bouteilles achetées en Suisse viennent de l’étranger. Et selon les rumeurs, d’autres grands acheteurs suisses seraient tentés de suivre la même logique que Schenk.

Las, les viticulteurs doivent donc rapidement trouver de nouvelles sources de revenus et faire des économies. Certains ont déjà commencé à arracher des pans de vignes afin d’éviter des frais de production inutiles, d’autres penchent pour des solutions plus «exotiques». «S’il le faut, je peux faire du maraîcher ou planter du cannabis», glisse notre témoin. La jachère, payée pendant quelques années par la Confédération, serait aussi une possibilité.