Après avoir cofondé la compétition de ski et de snowboard Xtreme de Verbier, puis créé le Freeride World Tour, qui se déroule sur plusieurs étapes (Canada, Espagne, Andorre, Autriche et Suisse), Nicolas Hale-Woods s'apprête à suivre la même voie avec le vélo électrique. Alors que la quatrième édition du Verbier E-Bike Festival se tiendra du 11 au 14 août, d’autres stations se sont d’ores et déjà jointes au projet dans les Alpes françaises et autrichiennes. Depuis l’Indonésie, où il profite de quelques jours de vacances actives pour se ressourcer et faire du surf avec ses fils, il nous parle de sa vie d'entrepreneur et des similitudes entre ces deux activités, a priori différentes, que sont le ski et le vélo.

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Comment en êtes-vous arrivé à organiser des compétitions de ski et de snowboard freeride?

Cette passion m’est venue par ma mère et ma grand-mère qui m'ont mis très jeune sur des skis et m’on pris en hors piste dès l’âge de huit ans. Par la suite, pendant mes années au gymnase de la Cité à Lausanne, j’ai rencontré en 1985 deux pionniers du snowboard à Verbier, Philippe Buttet et Vincent Spano, qui m’ont également initié au surf sur eau et avec qui nous avons fondé l’association suisse de surf. Cette activité m’a amené à chercher des sponsors pour financer l’équipe. Plus tard, en 1994, lors d’un tournage pour Victorinox à Verbier, nous avons eu l’idée de lancer une compétition de snowboard au vu du nombre de gens qui étaient venus nous regarder sur le Bec des Rosses. Grâce notamment au soutien de Red Bull, l’Xtreme est né deux ans plus tard. Quant au Freeride World Tour, nous l’organisons chaque année depuis 2008. 

Comment vous est venu l’idée de créer le Verbier E-Bike Festival?

Nos partenaires les plus importants sont les destinations, en l’occurrence les stations de montagne. Elles se rendent compte que l’hiver ne suffit plus. Or, le vélo électrique est le ski de l’été. De plus, contrairement au VTT, il touche un public très large. Notre concept, qui va de la randonnée gourmande, à des tours découvertes, en passant par des tests et des compétitions, est accessible à tous.

Vous êtes aujourd'hui à la tête de 160 événements. Comment gère-t-on une telle structure?

Tout est piloté depuis notre société FWT Management à Verbier, qui compte une douzaine de collaborateurs. Le développement s’est fait de manière organique, un événement après l’autre. Concrètement, nous sommes structurés en cinq départements: administration et finance, opérations, communication, account management et sport. Nos 6000 athlètes licenciés passent par une centrale pour s'inscrire à une compétition et marquer des points au classement, comme à l’ATP. 

D’où viennent vos recettes?

Notre chiffre d’affaires est de 6 millions de francs pour le ski et 2 millions pour le vélo. 45% est financé par les destinations (commune, remontées mécaniques, canton, Loterie Romande, Fonds du sport), 35% par des sponsors privés, le reste provient des licences des athlètes, des événements franchisés et des produits dérivés. Nous n’avons pas de revenus de billetterie et très peu de droits d’images. Nous produisons du contenu qui est ensuite à disposition de nos sponsors, comme GoPro ou Audi.

A priori, le vélo électrique et le freeride paraissent très éloignés l’un de l’autre. Quelles sont les similitudes entre ces deux activités?

Ce sont deux univers très similaires. Les codes sont les mêmes. Une marque comme Scott, basée dans le canton de Fribourg, produit aussi bien des skis que des vélos par exemple. Les deux activités se font en plein air ou à la montagne. Ce sont des sports que l’on pratique à plusieurs et qui se terminent souvent autour d’un verre. Nous parlons aux mêmes interlocuteurs, qu’il s’agisse de remontées mécaniques, d’hôtels ou de magasins. Pour nous, il y a donc une continuité et une cohérence qui sont très claires. 

William Türler
William Türler