Est-il encore justifié de lier le taux hypothécaire de référence aux loyers? Selon l’élu socialiste Benoît Gaillard, cette association n’a rien de logique. Dans une vidéo récemment publiée sur les réseaux sociaux, il souligne que la majorité des logements loués en Suisse est détenue par des investisseurs institutionnels (banques, assurances, caisses de pension), qui n’ont pas d’hypothèque. «Ils ont de l’argent à placer, achètent des immeubles et louent des logements, dit-il. Si les taux hypothécaires remontent, cela leur fait une belle jambe.»

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Ceux qui financent leur résidence par des hypothèques sont en quasi-totalité des propriétaires individuels, habitant eux-mêmes leur logement. «Cette règle est héritée d’une époque révolue, lorsque l’immobilier fonctionnait différemment, avec beaucoup de petites structures familiales qui habitaient un appartement et en louaient d’autres», complète-t-il.

De son côté, le secrétaire général de la Fédération romande immobilière, Olivier Feller, «peut entendre» ces critiques, mais s’étonne qu’aucune n’ait été formulée durant quinze ans, «alors que le taux de référence était orienté à la baisse et pouvait donner droit à des diminutions de loyers». Il regrette qu’une réforme du droit du bail, où les loyers auraient été calculés en fonction de l’indice des prix à la consommation (sans le coût du loyer et de l’énergie), n’ait pas pu aboutir en 2008.

A titre d’exemple, Retraites Populaires, qui compte 600 immeubles sous gestion, soit 15'000 logements en majorité dans le canton de Vaud, ne prévoit pas de hausse généralisée des loyers. «Nous agirons de manière ponctuelle et différenciée en fonction des situations particulières», indique pour sa part Sébastien Henchoz, responsable du service Patrimoine et Gérance.

William Türler
William Türler