Johannes Gutenberg, l’inventeur de l’imprimerie, doit se retourner dans sa tombe. L’un après l’autre, deux acteurs majeurs des arts graphiques en Suisse annoncent la fin de leurs activités et confirment malheureusement les énormes difficultés du secteur.

Le premier à poser les armes, le relieur industriel Schumacher, à Schmitten (FR), a demandé sa mise en faillite mi-janvier. «Des difficultés financières et des défis économiques insurmontables» justifient cette décision, selon le communiqué de l’entreprise fondée en 1840. La société, qui comptait encore 300 employés en 2008, laisse une quarantaine de salariés sur le carreau, sans plan social, faute de moyens financiers suffisants. Le coup de grâce pour ce relieur sauvé in extremis de la faillite en 2020 grâce à des repreneurs s’explique notamment par la perte de son plus gros client indirect. Ce coup dur inattendu a biffé d’un coup 20 à 25% de son chiffre d’affaires.

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L’autre victime annoncée n’est autre que Swissprinters, à Zofingue (AG). L’imprimerie, en mains de Ringier pour 70% (éditeur de PME) et du groupe NZZ pour 30%, fermera ses portes fin septembre. Alexander Theobald, CEO et président de l’entreprise, justifie cette décision par «une baisse générale du volume d’impression et la perte de commandes importantes ces dernières années». Une période de consultation du personnel s’ouvre dès à présent. L’entreprise emploie actuellement 144 collaboratrices et collaborateurs. Fondée en 1833, Swissprinters avait déjà fermé son site de Renens (Vaud) en 2012, pour concentrer ses activités à Zofingue.