«La vie n’est pas simple pour les batteries assignées à la mobilité, souligne Alexandre Staub. Elles doivent constamment fournir des pics d’énergie. Pour les installations photovoltaïques, les processus sont beaucoup plus lents et moins exigeants.» Partant de ce constat, le fondateur d’Evolium Technologies a développé, avec son équipe, une solution permettant de donner une seconde vie aux batteries de vélos et de trottinettes électriques dans des installations photovoltaïques destinées en premier lieu aux villas. Une «maison de retraite» pour batteries, en somme.

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Une seconde vie pour les batteries usagées

Fondée en janvier 2024, Evolium Technologies est l’aboutissement d’un travail de recherche lancé à la Haute Ecole Arc. La question de départ était la suivante: que faire de toutes ces batteries épuisées issues de la micromobilité électrique? «Les batteries perdent leur capacité de stockage dès que quelques cellules qui les composent ne fonctionnent plus», explique Alexandre Staub. En effet, les cellules des batteries, qui en comptent une cinquantaine dans le cas d’un e-bike, se calent sur la plus faible. Lorsque les batteries sont à plat, elles sont entièrement broyées pour être recyclées, avec 80% de leurs cellules encore utilisables, ce qui occasionne un important gaspillage.

Etablie sur le campus Energypolis à Sion (VS), la start-up a mis au point un système robotisé qui permet de trier, de tester, puis de réassembler les cellules de batteries usagées dans des batteries de seconde vie, à la fois modulaires et réparables. «Nous avons développé une architecture de batteries composée d’une trentaine de modules que nous pouvons monitorer à distance, résume le fondateur. Lorsqu’un module perd progressivement de la capacité, nous en envoyons un nouveau au client.»

Plutôt que de voir la puissance de sa batterie diminuer au fil du temps, le client dispose d’une garantie de capacité, ce qui représente l’une des principales innovations de la start-up. En outre, les coûts de stockage sont stabilisés et le prix d’achat est largement réduit. Vu la mission moins astreignante des batteries destinées aux maisons individuelles, il n’est pas nécessaire, selon Alexandre Staub, de recourir à des modèles neufs.

Des solutions abordables pour le stockage photovoltaïque

«Aujourd’hui, une batterie pour le stockage photovoltaïque neuve pour une villa coûte entre 8000 et 10 000 francs, contre 3000 et 3500 francs pour notre système», dit-il. A cela s’ajoute un abonnement mensuel de quelques dizaines de francs par mois permettant l’envoi des modules de remplacement à domicile. Le but de cette «armoire de batteries» est d’atteindre, dans un premier temps, 10 kWh, soit le stockage adéquat pour une villa.

Arrivée parmi les cinq finalistes du dernier Prix des créateurs BCVs, la start-up a conclu des partenariats avec Decathlon Suisse et Bike World, filiale de Migros, qui lui fournissent des batteries usagées. Elle est également soutenue par Oiken, principal distributeur valaisan d’électricité. A la fin du mois d’août, la jeune pousse a lancé un premier projet pilote sur la halle du club de tennis de la Moubra à Crans-Montana, ce qui lui donnera l’occasion d’affiner son prototype d’ici à décembre. La commercialisation de son produit est prévue dès l’année prochaine.