Ses origines
Robert Haillet, son concepteur

Robert Haillet

La Stan Smith voit le jour en 1964 lorsqu’Adidas, réputée pour ses chaussures de football à crampons, décide de créer des sneakers dédiées à un sport alors en plein essor, le tennis. La marque allemande demande au champion de tennis français Robert Haillet de les concevoir. Ce dernier élaborera une chaussure de tennis en cuir, alors que les baskets étaient jusqu’ici en toile. En France, ce modèle connaît rapidement la notoriété sous le nom d’Adidas Robert Haillet.

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Ses signes distinctifs
Un design épuré

Design épuré, cuir blanc, partie supérieure du talon en vert sont les signes distinctifs de la Stan Smith depuis ses origines. La chaussure est perforée par trois rangées de trous d’aération sur les côtés – à la place des trois bandes Adidas –, permettant ainsi au pied de respirer. La semelle en cuir, composée d’alvéoles en nid-d’abeilles et créée spécialement à cette occasion, permet plus de stabilité, un meilleur amorti et une plus grande protection du talon d’Achille. La languette avant arbore depuis 1978 le portrait et la signature du tennisman américain.

Ses univers musicaux
Une carrière d’icône de mode

Run-DMC et son hit Adidas

C’est dans les années 1980 que la Stan Smith va entamer une carrière d’icône de mode intimement liée à la musique. Les sneakers sont popularisées par les B-boys et séduisent aussi bien les skinheads que les rude boys, fans de reggae et de ska (jean Levi’s retroussé sur la cheville et bretelles). En 1986, Run-DMC enregistre Adidas, les propulsant en symboles de la street culture. Pour la petite anecdote, le groupe de rap américain empoche 1 million de dollars au passage. Au final, la Stan Smith s’infiltrera dans tous les styles musicaux, même chez les hard rockeurs qui, eux, la portaient entièrement noire.

 

Son revival
Une pétition sur les réseaux sociaux

Adidas décline ces sneakers cultes dans de nombreux coloris, en version
montante ou avec un scratch. En 1990, la Stan Smith entre dans le Guinness Book des records (22 millions de paires vendues). Mais en 2011, Adidas, qui décrète que «la Stan est un mythe qui ne se vend qu’en France», annonce la fin de sa fabrication. Une pétition est lancée sur Facebook et l’équipementier allemand fait machine arrière en 2014. Les ventes repartent alors de plus belle et le pic de popularité est atteint en 2015 avec le cap des 70 millions de paires vendues franchi.

Sa production
Une histoire alsacienne

Le village de Dettwiller

Si Adidas est d’origine bavaroise, la marque aux trois bandes s’installera à la fin des années 1950 en Alsace, dans le village de Dettwiller, à l’époque «capitale de la chaussure», tandis que le siège administratif d’Adidas France sera basé, dès 1973, à Landersheim. C’est du reste à Werner Alwin, responsable de la première usine à Dettwiller, que la Stan Smith doit l’idée des trois rangées de trous d’aération. Dans les années 1990, la production est délocalisée en Asie, mettant près de 2000 personnes au chômage. Depuis 2015 est ouverte la Maison du patrimoine et de la chaussure.

Son envol international
Avec Stan Smith

Stanley Smith

Le succès en France convainc rapidement Adidas d’exporter les sneakers aux Etats-Unis dans les années 1970. Adidas signe alors un contrat avec le Californien Stanley Smith, qui fut l’un des cinq meilleurs joueurs du monde dans la première moitié des années 1970. Avec son style de jeu atypique et ses nombreux succès, Stan Smith s’avère être un ambassadeur international beaucoup plus efficace que son créateur français Robert Haillet. La chaussure est donc logiquement rebaptisée Stan Smith en 1978.

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Thierry Vial