C’est une jeune pousse fribourgeoise qui s’inscrit dans la croisade mondiale contre la consommation excessive d’emballages en plastique. L’objectif d’Unpack: remplacer les emballages jetables dans les magasins alimentaires. L’équipe a notamment été motivée par une estimation alarmante: d’ici à la fin du siècle, la population mondiale consommera quatre fois plus de plastique qu’aujourd’hui, selon les estimations du Center for International Environmental Law.

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L’idée est portée par quatre trentenaires passionnés, convaincus par l’économie circulaire et le développement durable: Arthur Macherel, Clément Jaton, David Etienne et Gilles Magnin. «Nous avons cherché à développer une solution qui permette aux consommateurs de rester au plus proche de leurs habitudes, explique Clément Jaton. Le vrac a atteint un plafond en Suisse. Il semble trop contraignant pour la clientèle de venir au supermarché avec ses propres contenants.»

Appliquer ce modèle à la grande distribution

Unpack, basée à Fribourg, a ainsi choisi de collaborer avec un acteur existant, l’entreprise reCIRCLE, qui propose déjà des emballages réutilisables à 1800 restaurants en Suisse. Unpack achète des contenants, qu’elle revend ensuite à ses partenaires, qui les mettent en circulation. «Plus un réseau est grand, plus il est efficace. Cela n’avait pas de sens pour nous de lancer encore une initiative indépendante. Pour l’instant, nous travaillons avec deux partenaires, l’entreprise maraîchère GfellerBio, basée dans la vallée de la Broye, et Dicifood, dans le canton de Vaud, qui produit principalement des céréales et des graines.»

Les denrées emballées sont distribuées lors de la livraison de paniers de légumes dans le premier cas, ou pour Dicifood vendus dans des épiceries partenaires, notamment l’Epicerie du Prieuré à Pully et l’Epicerie des Prés à Cossonay. «Nous cherchons à emballer directement sur le lieu de production afin d’éviter les emballages intermédiaires», précise Clément Jaton.

L’équipe débute et rassemble pour l’instant l’énergie de ses quatre fondateurs. Elle espère pouvoir générer un réseau de points de vente proposant et récupérant les contenants, ce qui permettra de dynamiser la clientèle entre les différents points de vente. L’idéal serait de pouvoir appliquer ce modèle à la grande distribution.

Le marché «Pour ces acteurs, l’emballage est industrialisé, ce qui complique l’utilisation de contenants réutilisables. Dans un premier temps, nous souhaitons donc plutôt nous limiter aux épiceries ou aux petites entreprises.»

Dans le domaine de l’emballage, les défis sont multiples. D’abord au niveau des coûts: alors que le prix de production d’un emballage jetable se situe entre 7 et 25 centimes, il faut compter environ 1 franc par utilisation de contenant réutilisable pour le nettoyage. Lors des achats, une consigne, entre 5 et 10 francs, doit être laissée pour chaque boîte. «Pour éviter que le client ne doive payer plusieurs centaines de francs de consigne lors de ses achats, nous envisageons de créer une application qui permettrait d’enregistrer les contenants que possède une personne, à la place de la caution.»

Le paradoxe du plastique

La question du matériau est également complexe. Actuellement, la meilleure solution reste, paradoxalement, le plastique. «C’est le matériau qui permet de concilier les questions pratiques. Il faut un matériau solide, léger, facile à empiler, à laver, à transporter, hermétique et qui permette de protéger le produit.» Le bilan écologique réalisé par reCIRCLE pour le take-away a montré qu’au bout de dix utilisations ces boîtes ont un impact environnemental inférieur à celui des emballages jetables. Pour ces prochains mois, la jeune entreprise créée en 2022 souhaite concevoir des contenants encore plus adaptés aux produits.

Carré blanc
Carole Extermann