Elle s’appelait à l’origine Messieurs.ch et a changé de nom en début d’année pour devenir 23bis. Fondée en 2014 par Guillaume Mégroz, Gabriel Saurer et son frère Nathan, cette agence lausannoise se spécialise dans la création de contenus numériques allant de campagnes créatives à la production de films. L’entreprise travaille aujourd’hui pour de grandes marques horlogères, comme Audemars Piguet, mais aussi pour des médias, comme Tataki, ou pour le secteur de l’immobilier, à l’instar de la jeune entreprise de courtage Neho. En 2021, leur chiffre d’affaires a dépassé les 3 millions de francs.

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«Le nom Messieurs.ch avait une connotation de genre qui pouvait empêcher certaines personnes de s’approprier pleinement notre marque, dit Gabriel Saurer pour expliquer le récent changement d’identité de l’entreprise. Nous sommes aujourd’hui une équipe d’environ 20 personnes et nous cherchions un nom plus fédérateur.»

«Nous cherchions un nom plus fédérateur que Messieurs.ch.»

 

Pour Nathalie Nyffeler, professeure et responsable de la cellule innovation et entrepreneuriat à la HEIG-VD, le changement de nom était presque inévitable et en parfait accord avec les évolutions de pensée actuelles. «Après le mouvement #MeToo, avoir un nom trop exclusif est devenu un désavantage. Cependant, changer de nom comporte des risques, car cela implique de repenser le branding de l’entreprise, mais ils ont su communiquer efficacement.»

En 2021, 23bis a obtenu la certification B Corp, qui gratifie les entreprises qui s’engagent à respecter des normes éthiques élevées en matière de responsabilité sociale et environnementale. «Nous voulions absolument faire partie de ce mouvement, poursuit Gabriel Saurer. Cela nous donne une légitimité et nous permet de tisser des liens avec d’autres entreprises partageant nos valeurs.»

Semaine de travail de quatre jours

L’entreprise a également adopté la semaine de travail de quatre jours depuis le début de l’année. L’objectif: donner plus de temps aux projets personnels. Une pratique dans l’air du temps, selon Nathalie Nyffeler: «La pandémie de Covid-19 a conduit à une révision des modes de travail dans les entreprises. Les jeunes cherchent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, 23bis l’a bien compris.»

Avec ce jour supplémentaire, Gabriel Saurer et Guillaume Mégroz peuvent ainsi se consacrer à leur site de vente de bande dessinée en ligne, Pépites.club. Lancé en 2020 à Lausanne, le projet vise à démocratiser le roman graphique francophone, avec des œuvres originales. Depuis l’année dernière, Pépites.club a évolué en maison d’édition afin de proposer une fabrication faite entièrement en Suisse et, ainsi, de promouvoir le savoir-faire local.

Entièrement en ligne, cette librairie distribue dans toute la Suisse et compte étendre son marché à la France en 2023. Les fondateurs ne retirent pas de bénéfices de ce projet pour l’instant. «Pépites.club est surtout né pour faire découvrir une passion. Nous souhaitons avant tout promouvoir un ou deux livres par mois en prenant le temps de les choisir et de les livrer dans des emballages de qualité.»

Carré blanc
Benoît Caillat