«Les algues me passionnent. Cela a commencé après des vacances au bord de l’océan au Mexique. A mon retour en Suisse, j’ai commencé à faire des recherches sur les utilisations possibles de ces organismes. J’ai découvert qu’il existe près de 12 000 espèces différentes. Toutes ont des fonctions spécifiques et certaines peuvent même grandir jusqu’à 1 mètre par jour en milieu naturel. Je me suis demandé comment on pourrait utiliser, d’un point de vue économique, les caractéristiques de cette matière première aux capacités de renouvellement si rapide. J’ai alors réalisé des tests dans ma cuisine et j’ai découvert un procédé de fabrication d’un substitut de plastique à base d’algues.

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La principale difficulté était mon manque de bagage scientifique. Je termine actuellement mes études à l’Université de Saint-Gall. Pour faire avancer mon projet, j’ai dû chercher un partenaire disposant du savoir-faire nécessaire dans le domaine des sciences des matériaux et doté de l’infrastructure adéquate. Je l’ai trouvé, d’abord à l’EPFZ, puis auprès de la Haute Ecole spécialisée du nord-ouest de la Suisse. Parfois, il suffit de convaincre une personne pour que tout se déclenche. C’est ce qui s’est passé à l’EPFZ avec un professeur associé en matériaux souples et interfaces. C’est souvent la même chose avec les investisseurs.

Un autre challenge a été de convaincre les professionnels de l’emballage qui me disaient toujours que dans, ce secteur, ce qui prime, c’est le prix. J’ai dû leur expliquer que notre nouveau matériau 100% naturel à base d’algues possédait les propriétés les plus importantes pour remplacer les films plastiques conventionnels à usage unique. Pour ce qui est du coût de production, il peut se révéler compétitif à condition d’en produire à grande échelle. C’est ce que nous comptons faire. A terme, notre produit pourrait aussi bien être utilisé à la maison (il est entièrement compostable) que servir pour des machines industrielles traditionnelles ou des applications spécifiques.

Depuis quelques mois, les choses se sont accélérées. Des ingénieurs en emballage ainsi que plusieurs serial entrepreneurs comme Ertan Wittwer, cofondateur de Hair & Skin et de Bestsmile, ont investi dans le projet. Nous avons levé cet été plus de 1 million de francs de capital pré-amorçage, ce qui est évidemment génial. Cela dit, au départ, je ne voulais pas devenir entrepreneuse. Je m’orientais plutôt vers le consulting. C’est mon obsession des algues et des océans – je pratique le wakeboard, le wakesurf, le surf et la planche à voile – ainsi qu’une certaine dose de naïveté qui m’ont amenée à cofonder Noriware. Aujourd’hui, ma principale motivation consiste à aller au laboratoire et voir comment se développe mon produit, comment le film sort concrètement de la machine. Si on est convaincu et passionné par une idée, tout est plus simple. A condition d’être persévérant.»

Bio express

1998 
Naissance à Kilchberg (ZH). Son père travaillait dans les médias et sa mère en tant qu’assistante dentaire.

2021
Découvre le procédé de fabrication d’un substitut de plastique à base d’algues.

2022
Fondation de la start-up climate-tech Noriware (AG) avec Stefan Grieder, directeur des opérations.

William Türler
William Türler