«C’est sans doute en raison de l’influence de mon père viticulteur que j’ai choisi la voie de l’entrepreneuriat. Je l’ai toujours vu innover et avoir 30 idées à la minute. Il aurait préféré que je suive son itinéraire et que je fasse l’école d’agriculture. Ma mère voulait que je réalise des études plus académiques. Au départ, j’ai essayé d’emprunter ce chemin en m’inscrivant à HEC Lausanne. J’ai vite constaté que ce n’était pas fait pour moi. Je n’étais sans doute pas assez assidu ou suffisamment motivé. Il fallait que je trouve une occupation qui m’anime plus profondément que simplement faire du management et gagner de l’argent à la fin du mois.

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Je voulais entreprendre et développer quelque chose qui aurait de l’impact. Avec mon associé, Sylvain Baudin (à dr. sur la photo), nous avons décidé de suivre le programme Business Team Academy à la HES-SO Valais, qui nous a permis de lancer notre projet. Notre but est de trouver une solution au gaspillage textile. Cette industrie est extrêmement polluante, surtout la fast fashion. C’est assez choquant. En brainstormant et en faisant des recherches sur internet, nous avons découvert que le coton présente des propriétés acoustiques très intéressantes.

Par ailleurs, lors de visioconférences durant la pandémie, nous avons réalisé à quel point certains bureaux résonnent et sont mal insonorisés. Nous avons alors eu l’idée de créer des panneaux acoustiques à base de textile recyclé pour les espaces de travail.

Concrètement, nous prenons de vieux habits auprès de l’association lausannoise Démarche, nous les broyons, puis nous les agglomérons en plaques, que nous assemblons pour en faire des parois acoustiques. Elles peuvent être placées sur des plafonds, des murs ou pour séparer des bureaux dans des open spaces.

Nous venons de remporter le prix First Ventures de la Fondation Gebert Rüf, qui nous a fourni 150 000 francs et un accompagnement pour poursuivre notre développement. Nous avons aussi gagné un prix de 20 000 francs auprès de l’Association Energy Living Lab, à Sion. Grâce à ces programmes, nous sommes en collaboration avec la HES-SO. Cela nous a permis de faire la connaissance d’un ingénieur qui va nous aider à développer une deuxième version de notre produit. C’était nécessaire, car nous sentions que nous avions atteint notre seuil de compétence au niveau technique.

L’un des principaux challenges consiste à démarcher des entreprises et les convaincre de l’intérêt de notre offre. Aujourd’hui, nous avons trouvé nos trois premiers clients, en l’occurrence une commune, une association et un bureau d’architecte de la région romande. Mais les convaincre ne suffit pas. Encore faut-il fabriquer le produit en trouvant les bons partenaires, puis livrer dans les délais… Heureusement, il me reste un peu de temps pour faire du foot et de la boxe. Et déguster du vin suisse, une autre passion que je tiens de mon père!»

Bio express

1998
Naissance à Savièse (VS) d’un père viticulteur et d’une mère infirmière.

2019
Il commence HEC Lausanne et se rend compte que ce n’est pas sa voie.

2022
Création avec son associé Sylvain Baudin de TexUp, start-up de solutions acoustiques à base de textile.

William Türler
William Türler