«J’aime bien dire que le padel est facile à jouer, mais difficile à maîtriser. Cette accessibilité au plus grand nombre fait que l’on peut assez rapidement prendre du plaisir en jouant. C’est ce qui explique son succès actuel. En Espagne, on compte déjà plus de 98 000 licenciés contre 83 000 pour le tennis. Le nombre de pratiquants dépasse les 3 millions de personnes. C’est dans ce pays, d’où vient ma mère et où je passe fréquemment mes vacances en été, que j’ai commencé à jouer au padel, il y a déjà plus de dix ans.

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Avec mon associé Corentin Zuber, le déclic de lancer notre propre marque est venu durant la pandémie. J’avais déjà envisagé la possibilité de devenir entrepreneur, mais je le voyais beaucoup plus tard dans ma vie professionnelle. La période covid a été un déclencheur. Je me cherchais et je ne savais pas encore dans quelle voie je voulais m’orienter. A côté, nous avons tous les deux un travail, moi dans une banque et lui dans les ressources humaines. Ce n’est pas toujours facile à gérer. Cela dit, à terme, nous souhaitons nous consacrer entièrement à notre entreprise. Ce sport, c’est une passion. Nous ne comptons pas nos heures. C’est un plaisir et une fierté de travailler sur ce projet.

Le plus compliqué, c’est de faire le pas. De prendre le risque de se lancer. Nous avons dû apprendre pas mal de choses sur le tas. Par exemple, cela nous a pris énormément de temps pour trouver les bons produits. Nous avons mis un peu plus d’un an à tester divers matériaux et différentes combinaisons. En général, les raquettes de padel se composent d’une couche de carbone avec de la mousse à l’intérieur. Mais les propriétés varient selon les types utilisés. Nous sommes fiers d’être la première marque helvétique et aimerions nous rapprocher au maximum du savoir-faire que l’on trouve en Suisse. D’ailleurs, notre design vient d’ici. Mais c’est aussi une pression. On est facilement attendu au tournant.

A l’heure actuelle, il est trop tôt pour travailler avec des producteurs locaux. Il n’y a ni les fabriques ni les connaissances nécessaires. Nous aurions pu nous tourner vers l’Asie, où la main-d’œuvre est moins chère, mais ce n’était pas un gage de qualité suffisant. C’est pourquoi nous avons décidé de rester en Europe et de travailler avec des fabricants en Espagne. A ce jour, nous avons déjà environ 1000 pièces en stock. En tant que nouveaux venus face à des marques établies qui font souvent du multisport, notre stratégie consiste à nous positionner légèrement au-dessous des prix moyens que l’on trouve sur le marché pour une qualité similaire. Nos tarifs sont compris entre 130 et 250 francs.

Nous aurions pu faire une entrée de gamme moins chère, mais il aurait fallu utiliser de la fibre de verre, ce qui ne se fait pas en Espagne. Pour nous, il était primordial que toutes nos raquettes soient faites en carbone, gage de qualité et de performance. Par ailleurs, nous ne comptons pas nous diversifier dans d’autres domaines mais étendre notre gamme de produits, notamment par l’intermédiaire de partenariats commerciaux. Dans les mois à venir, notre but est de continuer à démarcher des magasins spécialisés et des clubs pour améliorer nos ventes. Et renforcer notre présence sur le terrain.»

Bio express

1998
Naissance à Yverdon-les-Bains, d’un père suisse et d’une mère espagnole.

2021
L’idée de lancer une entreprise avec son associé Corentin Zuber naît durant la pandémie.

2022
Création de Vortex Padel. Le nom de la start-up s’inspire de la rotation d’une balle en jeu.

William Türler
William Türler