Voici les meilleurs experts fiscaux pour 2024
Les experts fiscaux et les fiduciaires de Suisse se disputent les meilleurs talents, en partie parce que le travail devient à la fois plus lourd en termes de données et plus personnalisé.
«Tous les experts fiscaux heureux se ressemblent.» Cette maxime, librement inspirée de Tolstoï, s’applique également aux experts et fiduciaires de petite et moyenne taille qui réussissent dans ce domaine. Les meilleurs d’entre eux sont nés de la même manière et avec les mêmes motivations. «J’ai créé ma propre structure en 1997 en tant qu’entreprise individuelle», explique Stefan Gyseler, propriétaire de la société du même nom à Baar (ZG). Il venait d’une grande entreprise et cherchait une alternative. «Je n’aimais plus travailler avec des supérieurs éloignés des préoccupations des clients et qui prenaient des décisions que l’on ne pouvait pas soutenir.»
Même son de cloche chez OPES. «Les fondateurs s’étaient installés à Lucerne en 1975 et avaient organisé leur entreprise sous la forme d’une société en nom collectif», explique l’associé Roland Luetolf. Là aussi, les créateurs venaient de grandes entreprises de conseil. Eux aussi voulaient mettre en oeuvre leurs propres idées en matière de conseil, de proximité avec la clientèle et de travail à long terme. Chez Taxpartner, huit associés qui venaient de l’un des Big Four se sont regroupés à Zurich en 1997, comme le raconte le partenaire Stephan Pfenninger: «Les fondateurs étaient unis par l’intention de ne plus administrer des mandats, mais de travailler directement en tant qu’associés dans le domaine du conseil fiscal au sein d’une plus petite structure.»
Approche individualisée et réseau
La combinaison de la spécialisation et de la généralisation est le point commun des meilleurs experts fiscaux de petite taille. «Nous ne nous occupons que de sujets fiscaux, et uniquement de ceux-là », explique Stephan Pfenninger. Néanmoins, l’équipe est mixte. «Nous avons également des avocats et des économistes qui travaillent pour nous, seule cette alliance permet de fournir des conseils fiscaux complets.» A cela s’ajoute le réseau mondial Taxand. Fondé en 2005, il permet de servir les grands clients au niveau international en combinant l’approche individualisée et le réseau.
OPES travaille également de manière spécialisée. «Nous nous considérons comme des conseillers pour les PME en Suisse centrale, avec un accent mis sur les familles et les entreprises», indique Roland Luetolf. Certaines relations avec la clientèle durent depuis des générations. Selon lui, c’est également la bonne recette pour faire face à la concurrence. Afin de fidéliser les clients sur le long terme, les employés doivent présenter deux qualités: d’une part, être enthousiastes et équilibrés et, d’autre part, disposer de liens solides. «Les cycles s’enclenchent: un travail stimulant s’allie à des clients passionnants.»
Pour Stefan Gyseler, la situation est différente. Une personne qui a changé de carrière a acquis de l’expérience en partant du bas de l’échelle dans plusieurs entreprises. Pour lui, partir d’une simple comptabilité est un grand avantage. «Cela permet de voir des évolutions que l’on pourrait autrement négliger, dit-il. Les chiffres permettent de savoir rapidement si une entreprise risque d’avoir des problèmes. Mais on peut aussi identifier très tôt si les choses vont «trop bien» dans la pratique et si la société risque d’être confrontée à une lourde facture fiscale dans les années à venir.» Il partage ces informations avec ses clients, ce qui lui permet d’occuper une position différente. «Nous sommes en quelque sorte des directeurs financiers ou des contrôleurs externes.»
Les spécialistes sont aussi des généralistes
La combinaison de la spécialisation et de la généralisation est typique de ces métiers et explique en partie leur attrait. «Les professions d’agent fiduciaire, de conseiller fiscal et d’auditeur sont très vastes, elles jouent un rôle extrêmement important dans l’économie et l’éventail des activités possibles s’étend des tâches de bureau à l’audit de haut niveau», observe Peter Hongler, qui réalise des recherches sur le droit fiscal international et les questions fondamentales du droit fiscal national. Par ailleurs, il dirige le cours de licence en droit et économie à l’Université de Saint-Gall.
Les meilleures grandes entreprises contribuent également à cette différenciation. Elles savent ce qui plaît à leurs clients et s’adaptent en conséquence. «L’accent mis sur les besoins individuels des clients et une nouvelle définition du terme «proximité» sont essentiels à nos yeux», déclare Marcel Rohrer, membre du conseil d’administration de BDO en Suisse. Il souligne que BDO dispose de 35 succursales, ce qui en fait le réseau le plus dense de Suisse.
Chez PwC, lauréat de cette année dans la catégorie Big Four, on vise également large: «Des conseils complets sur toutes les questions financières, y compris la fiscalité et la prévoyance – tant au niveau national qu’international – sont tout aussi importants pour servir les clients de manière globale», déclare Dieter Wirth, responsable du conseil fiscal, juridique et en ressources humaines chez PwC Suisse. En outre, nous devons rester en phase avec les dernières technologies, car les clients attendent de plus en plus des services plus rapides, de meilleure qualité et plus rentables, le tout sous une forme entièrement numérique.»
Opportunités et risques de la numérisation
Les nouvelles technologies sont nécessaires pour réduire la complexité des dossiers et diminuer les coûts. «L’audit et le conseil fiscal se prêtent très bien à l’évaluation par l’intelligence artificielle, déclare Peter Hongler. Il s’agit avant tout de chiffres et de connexions.»
«La pression vient des clients, qui attendent de nous une qualité très élevée et en même temps un bon rapport coût-efficacité», explique Stephan Pfenninger. Grâce à des logiciels spécialisés dans le traitement des questions fiscales, il est possible de répondre à ces attentes dans différents domaines. «C’est pourquoi, en plus de nos fiscalistes hautement qualifiés, nous avons de plus en plus besoin de personnes capables d’utiliser ces outils», poursuit-il. En ce qui concerne l’intelligence artificielle, il se montre cependant plus sceptique: «On ne peut pas reprendre les résultats tels quels, il faut tout revérifier, ce qui ne facilite pas le travail des spécialistes. L’intelligence artificielle ne pourra jamais remplacer un conseil fiscal personnalisé.»
Stefan Gyseler est également perplexe. «Quand on voit qu’on peut faire un business plan simple avec une intelligence artificielle qui n’est pas encore parfaite, c’est impressionnant.» La concurrence des logiciels de comptabilité financière pour PME, qui intègrent de plus en plus de fonctions, est également perceptible. «Mais ces logiciels n’apportent pas d’aide pour de nombreuses questions fiscales», précise-t-il.
Roland Luetolf, quant à lui, s’attend à des changements positifs grâce à l’IA. «Cela ne remplacera pas l’aspect interpersonnel, mais il est plus facile de faire face à la densité plus élevée des réglementations avec l’intelligence artificielle.» Cette technologie prépare les sujets, les experts vérifient et finalisent le résultat. Cela peut également améliorer la rentabilité. «Nous nous attendons à ce que tous les membres de notre entreprise soient en contact avec l’IA, déclare-t-il. Cela modifiera considérablement notre travail. L’IA s’infiltre partout, mais cette prise de conscience n’est pas encore très répandue dans notre secteur.»
L'esprit d'entreprise attire
Pour les grandes entreprises, c’est déjà le cas. «Les technologies basées sur l’intelligence artificielle contribuent sans aucun doute à l’automatisation de tâches et de processus simples et standardisés, déclare Marcel Rohrer. Cela peut non seulement se traduire par une plus grande sécurité ou une minimisation des sources d’erreur, mais aussi permettre à la fiduciaire de consacrer plus de temps à son client, à des tâches créatives et communicatives.»
Selon PwC, l’intelligence artificielle a le potentiel de transformer le secteur. «En effet, de nombreuses tâches qui sont encore effectuées manuellement aujourd’hui seront automatisées à l’avenir, explique Dieter Wirth. L’accent sera mis non plus sur les activités purement comptables, mais sur un rôle de conseil plus complet.»
«Ce changement est à la fois un défi et une opportunité, ajoute Daniela Schneeberger, présidente de l’Union suisse des fiduciaires. Une grande partie de l’activité de réservation, par exemple, peut déjà être automatisée et traitée aujourd’hui par des logiciels. L’utilisation de l’intelligence artificielle favorise cette évolution, ce qui contribue à contrer la pénurie de travailleurs qualifiés.»
L’un des grands défis consistera à recruter la nouvelle génération. «Il existe des propositions, dont certaines ont déjà été mises en oeuvre, sur la manière de rendre ces professions plus attrayantes, indique Peter Hongler. On pourrait travailler avec des diplômes différents, permettant d’obtenir un premier certificat au bout d’un ou deux ans, puis de se concentrer sur un nouveau contenu. Ce que nous promouvons à l’université, c’est l’esprit d’entreprise. C’est très bien perçu et on trouve de bons modèles, avec différentes combinaisons pour la vie professionnelle de tous les jours.»
Les meilleurs conseillers fiscaux et fiduciaires de cette année, qui ont trouvé le bonheur en tant qu’entrepreneurs, en sont une excellente illustration.
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