«L’année dernière, la firme a traité un nombre record de dossiers. Nous développons actuellement le marché alémanique. Nous travaillons beaucoup avec les banques pour retrouver les ayants droit de leurs comptes en déshérence.» En 2021, Manuel Bonnet (47 ans) a acquis Sogeni, une société spécialisée dans la recherche d’héritiers fondée en 1994 et forte de sept collaborateurs. Depuis plus de deux ans, il dirige cette PME vaudoise qui se profile comme l’une des principales firmes de généalogie successorale internationale en Suisse.

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Au bénéfice d’une expérience professionnelle dans la finance chez de grands noms de l’horlogerie, Manuel Bonnet se félicite de s’être tourné vers l’entrepreneuriat, en acquérant une société déjà bien établie. «La prise de risque est moins importante que si l’on crée soi-même une firme à partir de zéro. Un avantage important est que l’on peut d’entrée bénéficier d’un revenu stable, en touchant un salaire en tant qu’employé de la société.»

Managing Partner pour la Suisse chez Actoria, un groupe de conseil en fusion et acquisition, Frederic Gross affirme: «Les rendements que nous avons en portefeuille sont souvent meilleurs que ceux des marchés financiers. Le but initial d’un repreneur de PME est de répliquer le passé en termes de chiffres. Il lui faut en priorité trouver sa place dans l’environnement interne et amener l’entreprise à réaliser ses potentiels.»

Basé à Fribourg et implanté dans toute l’Europe, Actoria offre à ses clients l’accès à son réseau international. Frederic Gross poursuit: «Une cession apporte de l’instabilité mais aussi une nouvelle vision. L’arrivée d’un œil externe permet de redéfinir la stratégie de l’entreprise en vue d’optimiser sa gestion et de garantir sa pérennité. Nous travaillons essentiellement en transnational pour des entreprises qui ambitionnent de se développer sur de nouveaux marchés.»

Egalement active dans le créneau de la cession de PME, la plateforme businessbroker.ch (groupe fiduciaire BDO Suisse) revendique de son côté la vente de 600 entreprises helvétiques depuis 2007. Une condition clé du succès de toute transition est de conserver le personnel et donc le savoir-faire, soulignent les observateurs. En effet, les collaborateurs sont susceptibles de partir s’ils n’ont pas été impliqués dans la reprise alors qu’ils y auraient eu un intérêt. Les relations humaines avec le repreneur vont s’avérer déterminantes. Pour les salariés, l’idéal est qu’ils puissent concevoir le changement comme l’opportunité de démarrer une nouvelle phase professionnelle.

Cofondateurs d’Enki Capital à Nyon, Joël Houmard et Alain Pittet conseillent, depuis 2020, le fonds Enki Swiss Opportunity (ESOF) qui investit dans les PME suisses. Le fonds cible des entreprises profitables, réalisant entre 5 et 50 millions de francs de chiffre d’affaires. Soutenant des entreprises dans des secteurs résilients, Enki est entré au capital de sociétés de sécurité informatique, de services cloud, ainsi que de la distribution alimentaire. «Souvent, les PME manquent de ressources, que ce soit financières, stratégiques ou opérationnelles. Nous sommes en mesure de mettre de tels appuis à disposition grâce à notre écosystème composé de professionnels des principaux secteurs de l’économie suisse. Notre objectif est d’apporter une réelle plus-value aux entreprises dans lesquelles nous investissons», détaillent Joël Houmard et Alain Pittet.

Des relais utiles

Différentes plateformes web et associations ont pour vocation de mettre en relation des patrons et des acquéreurs potentiels autour d’une PME en phase de transition.

Relève PME
Soutenue par la FER (Fédération des entreprises romandes), le Centre Patronal et la Fédération des métiers du bâtiment, Relève PME (relevepme.ch) est une association à but non lucratif qui favorise la transmission des petites et moyennes entreprises. Elle offre des conseils et un soutien aux chefs d’entreprise pour les aider à faire face à la transmission d’entreprise. L’organe a pour mission de faciliter les échanges entre cédants et repreneurs.

Portail PME
Disponible en français, allemand, italien et anglais, le portail PME de la Confédération (kmu.admin.ch) fonctionne comme une boîte à outils pour les entrepreneurs. Au chapitre de la remise de société, le site donne des conseils utiles dans différents cas de figure: méthodes d’évaluation, fixation du prix d’achat, marche à suivre en cas de liquidation, etc. Il fournit aussi des informations sur les types de transmission.

Fondation KMU Next
Créée en 2011, la Fondation pour la transmission des PME est soutenue par le Secrétariat à l’économie, l’Usam (Union suisse des arts et métiers), l’UPS (Union patronale suisse) et l’antenne suisse de Google. Sur le site kmunext.ch, on trouve une plateforme qui met en contact cédants et repreneurs en fonction des régions et des branches d’activité.

Dix conseils pour vendre son entreprise

Comment éviter les mauvaises surprises et réduire les problèmes d'ordre financier, émotionnel, fiscal et de gouvernance lors de la transmission d'une PME? Notre dossier