En Suisse, 82% des bouteilles de boissons en polyéthylène téréphtalate (PET) sont recyclées et réintégrées dans le cycle de production. La situation est très différente pour les autres emballages alimentaires et non alimentaires en PET. Ceux-ci sont principalement jetés à la poubelle et ensuite incinérés. Contrairement aux bouteilles de boissons en PET, ils sont généralement très sales et souvent mélangés à d’autres plastiques, ce qui fait de leur recyclage un casse-tête.

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Voilà le défi que la start-up valaisanne DePoly a décidé de relever. La chimiste Samantha Anderson et ses deux compagnons de route Bardiya Valizadeh et Christopher Ireland se sont rencontrés à l’Institut des sciences et techniques chimiques de l’EPFL. Au cours d’une collaboration de plusieurs années, une chose en a entraîné une autre et, au final, l’équipe s’est retrouvée avec une solution d’une simplicité déconcertante.

A l’aide de produits chimiques disponibles dans le commerce et inoffensifs sur le plan biologique, les trois innovateurs ont mis au point un procédé qui décompose le PET en ses matières premières. Celles-ci sont ensuite traitées pour être de nouveau disponibles, sous forme pure, pour la production de plastique. Le degré de saleté et la composition de l’emballage ne jouent donc plus aucun rôle.

L’entreprise a été inscrite au Registre du commerce en février 2020 et, en 2021, une installation pilote a été mise en service à Sion. Maintenant, une installation de démonstration doit illustrer le fait que le processus développé par la start-up peut être facilement mis à l’échelle pour traiter 500 tonnes par an.

En juin dernier, la start-up cleantech a clôturé un tour de financement. «C’était le dernier tour de table avant l’entrée sur le marché», affirme Samantha Anderson. Des fonds de venture capital comme Wingman Ventures et de nouveaux investisseurs stratégiques ont mis à disposition des fonds à hauteur de 12,5 millions de francs pour la mise à l’échelle de la production.

Les clients envisagés sont des entreprises de l’industrie chimique. Grâce à une installation de recyclage de DePoly, celles-ci peuvent élargir leur gamme de produits en y ajoutant de l’acide téréphtalique durable, la principale matière première du PET. Jusqu’à présent, cet acide était obtenu à partir de matière première fossile comme le pétrole ou le gaz naturel.

Samantha Anderson réfléchit aussi à l’option d’exploiter de telles installations en coopération. «Depuis notre création, en 2020, nous sommes en contact étroit avec des entreprises de l’industrie de l’emballage, de l’alimentation et du recyclage.» En tant que CEO, elle s’a#ache surtout à démontrer aux entreprises de différents secteurs la valeur ajoutée spécifique de la technologie DePoly. «Nous espérons pouvoir me#re en service la première installation commerciale d’ici à 2027.» 


DePoly, Sion (VS) | Secteur: cleantech | Création: 2020 | Collaborateurs: 13 | www.depoly.co

>> Le pdf complet du magazine est disponible sur https://www.top100startups.swiss/magazines

Weisses Viereck
Fabienne Roos