Lorsqu'il s'agit de cinéma suisse, le Tessin semble toujours être un peu à l'écart: "Le manque de salles, mais aussi l'abondance de films sur le marché, surtout aujourd'hui après deux ans de fermeture, font que les films romands et alémaniques ne sont pas toujours projetés en Suisse italienne", explique le directeur de la Commission du film du Tessin, Niccolò Castelli, à Keystone-ATS.

De leur côté, les films tessinois font souvent une excellente carrière dans les festivals, les expositions et les ciné-clubs. Mais ils peinent à trouver une place dans les cinémas de Suisse alémanique et de Suisse romande. La Commission du Film du Tessin tente aussi d'attirer les cinéastes à venir tourner au Sud des Alpes.

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Peu de salles indépendantes

Outre la taille du marché, le Tessin manque donc de salles indépendantes dans lesquelles on peut projeter des films d'art et d'essai. Le cinéma Lux Art House à Massagno et l'Otello à Ascona sont parmi les rares qui existent encore.

Les grands cinémas tels que le Palacinema de Locarno et le CineStar de Lugano diffusent principalement des superproductions hollywoodiennes.

La tradition italienne

La langue joue également un rôle. "Le Tessin a adopté la tradition italienne de voir des films doublés", dit le responsable. C'est pourquoi les films italiens, français ou américains sont souvent projetés dans les cinémas.

Le public tessinois n'est donc pas habitué à voir des films en langue originale sous-titrés. En même temps, le doublage des films suisses est plus difficile car il est très cher, dit le réalisateur.

Promouvoir les échanges

Mais la tendance s'inverse lentement, selon M. Castelli. Des efforts sont faits pour faire passer davantage de films tessinois au-delà du Gothard et de films alémaniques et romands au Tessin.

C'est l'objectif de la rencontre organisée par la Commission du film du Tessin "La lingua italiana nel cinema svizzero" (La langue italienne dans le cinéma suisse) qui se tiendra le mardi 16 novembre à 17h dans l'Auditorium de la Scuola Cantonale di Commercio, en marge du Castellinaria Festival del cinema giovane de Bellinzona.

L'un des intervenants de la table ronde sera Christian Jungen, actuel directeur du Zurich Film Festival et critique de cinéma. Un autre invité est Francesco Ziosi, qui dirige depuis août l'Institut culturel italien de Zurich.

Coopération entre les professionnels

Sur les plateaux de tournage, l'échange est beaucoup plus important: "nous parlons souvent plusieurs langues lors des tournages, les membres de l'équipe viennent de toutes les régions de Suisse et nous avons l'habitude de travailler ensemble. Il est dommage que cette 'cohésion nationale' ne se reflète pas dans la distribution des films, mais surtout dans le développement de nouvelles ½uvres", regrette Niccolò Castelli.

Son dernier film "Atlas", produit par Imagofilm Lugano et présenté aux Journées de Soleure, est une exception, puisqu'il est sorti dans les pays francophones et s'est fait connaître au-delà du Gothard.

https://ticinofilmcommission.ch/

A
ats