Elle a peu après reçu le soutien de l'Éthiopie qui a appelé Washington à "annuler sa décision".

Les États-Unis ont décidé vendredi de nouvelles sanctions contre l'Érythrée en raison de son appui militaire à Addis Abeba dans la région du Tigré, qui borde sa frontière sud. Washington, qui pousse à une issue pacifique dans cette zone du nord de l'Éthiopie, a plusieurs fois réclamé le retrait de ces forces, intervenant dans un conflit qui a fait des milliers de morts depuis un an et placé des centaines de milliers d'habitants dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.

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Les sanctions visent notamment le parti politique du président Issaias Afeworki, le Front populaire pour la démocratie et la justice, seul parti autorisé dans le pays, et l'armée érythréenne, accusée de nombreuses exactions - pillages, viols et meurtres de civils - ainsi que d'avoir bloqué l'accès de l'aide humanitaire au Tigré. Mais pour Asmara, les sanctions américaines, fondées sur de fausses allégations, reflètent une "politique malavisée et hostile".

"Il est évident que l'objectif premier de ces sanctions illicites et immorales est de faire souffrir et d'affamer la population afin de provoquer des troubles politiques et l'instabilité", affirme le ministère érythréen de l'Information.

Ethiopie épargnée

Le président américain Joe Biden avait ouvert la voie en septembre à des sanctions contre tous les protagonistes du conflit. Mais celles imposées vendredi ne visent que l'appareil militaire et politique de l'Érythrée, l'un des pays les plus reclus du monde et soumis à des sanctions internationales.

Washington "veut donner du temps et de l'espace" pour voir si des discussions entre Addis Abeba et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) au pouvoir dans cette région "peuvent progresser", a expliqué le secrétaire d'État américain Antony Blinken pour justifier d'avoir épargné l'Éthiopie et le TPLF.

Addis Abeba a néanmoins dénoncé samedi les nouvelles sanctions américaines contre son voisin. "La véritable cible des sanctions et des mesures plus sévères prises par le gouvernement américain et la communauté internationale dans son ensemble devrait être le TPLF", a déclaré le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

Avant son départ pour une tournée africaine la semaine prochaine, M. Blinken a également averti que l'absence d'un accord entre les parties pourrait conduire "à l'implosion de l'Éthiopie et aurait des conséquences sur d'autres pays dans la région".

A
ats