Le cours européen de référence, le TTF néerlandais, a touché vers 12h20 162,775 euros le mégawattheure (MWh), soit une hausse d'un peu plus de 10% par rapport à la clôture la veille, battant son record précédent du 6 octobre. Le gaz britannique pour livraison le mois prochain a également atteint un nouveau sommet historique à 408,30 pence par thermie (une unité de quantité de chaleur).

Une ascension inexorable

Ces niveaux de prix au comptant sont sept fois supérieur à ceux du début d'année. "Le gaz naturel européen poursuit son inexorable ascension", constatent les analystes de Deutsche Bank. Deux facteurs expliquent cette surchauffe: "des températures qui continuent à baisser en Europe" au premier jour de l'hiver et "l'absence de réservation par Gazprom (le géant gazier russe, NDLR) de capacités supplémentaires en janvier pour le gaz passant par l'Ukraine". Un tiers du gaz européen provient de Russie.

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Les stocks de gaz en Europe ont été entamés par un hiver prolongé en 2020 et n'ont pas été suffisamment réapprovisionnés depuis. A cela s'ajoute un apport réduit d'énergies renouvelables, comme l'éolien, pour des raisons météorologiques.

Parallèlement, certains analystes estiment que la Russie contraint son offre vers l'Europe pour faire grimper les prix de l'énergie en plein hiver, et faire ainsi pression pour accélérer la mise en service du gazoduc controversé Nord Stream 2. Moscou dément et met en cause en retour les décisions européennes. Si le pipeline est désormais construit, la décision de certification du gazoduc Nord Stream 2 par le régulateur allemand n'est pas attendue avant mi-2022.

Tensions diplomatiques

Dans ce contexte, chaque nouveau coup de menton diplomatique entre Moscou et ses clients entraîne une vague d'achat sur le marché du gaz. Le dernier en date: l'expulsion lundi de deux diplomates allemands en réponse à une mesure similaire prise la semaine passée par Berlin qui accuse Moscou d'avoir commandité l'assassinat d'un opposant tchétchène en Allemagne en 2019. L'Ukraine reste par ailleurs au centre des tensions entre Moscou et les Occidentaux, ces derniers affirmant que la Russie masse des soldats à la frontière ukrainienne en vue d'une possible opération militaire.

Le Kremlin rejette ces accusations et dit au contraire que la Russie est sous la menace de l'Otan, qui arme l'Ukraine et multiplie les déploiements de moyens aériens et maritimes dans la région de la mer Noire.

A
ats