Année après année, la Suisse romande se classe parmi les régions les plus dynamiques d’Europe. Dans ce tableau réjouissant, La Côte se distingue comme terre d’accueil de grands groupes internationaux, notamment grâce à la présence de certains fleurons de la Health Valley. Mais les PME ne sont pas en reste. La société de crèches privées Little Green House, par exemple, compte 140 employés après seulement sept ans d’existence.

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La région compte des entreprises locales prometteuses dans des secteurs aussi variés que la cosmétique, l’alimentation, la construction métallique ou encore les énergies renouvelables, comme l’illustre notre sélection.

 

CVL Cosmetics Valmont

  • Cosmétique
  • Aspect prometteur: ouverture de nouvelles boutiques et diversification dans la parfumerie
  • Fondation: 1985
  • Direction: Sophie Vann Guillon et Didier Guillon
  • Lieu: Morges
  • Nombre d’employés: 60 en Suisse et 500 à travers le monde


Spécialiste des crèmes anti-âge, le groupe de cosmétiques de luxe Valmont s’est lancé ces dernières années dans la parfumerie. Il propose désormais des créations de Silvana Casoli, une Italienne dont les fragrances exclusives ont été popularisées par des personnalités comme Madonna, Sting ou le roi d’Espagne. Il s’est aussi diversifié en ajoutant des accessoires à sa gamme de produits tels que des colliers en corne de buffle ou des vases en verre de Murano.

Présent dans le monde entier, il mise sur son identité suisse. Les soins Valmont sont fabriqués dans des laboratoires à Chexbres (VD), à Conthey (VS) et à Sumiswald (BE). La logistique et la distribution sont quant à elles menées au sein de l’entrepôt de la société situé à Vétroz (VS). «Nous apprécions les valeurs et la modernité de la Suisse, précise la directrice Sophie Vann Guillon. Cela fait partie intégrante de notre histoire et constitue l’ADN de notre groupe.»

La création de la société remonte à 1985. A cette date, la Clinique Valmont, à Montreux, lance les premières crèmes pour le visage à son nom. Lors d’un séjour dans la région, Didier Guillon, aujourd’hui président et directeur artistique du groupe, découvre cette gamme. Il travaille à cette époque en France pour le compte d’Expanscience, un laboratoire pharmaceutique spécialisé dans la dermo-cosmétique et fondé par son père. Convaincu du potentiel de la marque Valmont, Didier Guillon parvient à convaincre sa direction de l’acquérir. Son épouse, Sophie Vann Guillon, le rejoint dans ce projet entrepreneurial.

Sur la base de la marque Valmont, le couple crée ensuite le groupe CVL Cosmetics en développant un réseau de distributeurs. En parallèle, ils ouvrent des boutiques sous le nom de La Maison Valmont à Hongkong, Tokyo, Berlin, Vancouver, Paris et, tout récemment, Lausanne. Au total, CVL Cosmetics est présent dans 52 pays avec 2500 points de vente. L’Europe reste le premier marché de la société, suivie par l’Asie et le continent américain. Le groupe réalise un chiffre d’affaires de plus de 100 millions de francs, «et l’année en cours s’annonce très dynamique», précise le couple.


Little Green House

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  • Crèches
  • Aspect prometteur: offre originale dans un marché marqué par une forte demande
  • Fondation: 2011
  • Direction: Barbara Lax
  • Lieu: Gland
  • Nombre d’employés: 140

«Initialement, je voulais lancer un Biergarten à Genève, dans le parc des Bastions», s’amuse Barbara Lax, fondatrice et directrice de Little Green House, originaire de Bavière. Mais le hasard en a voulu autrement. Au début des années 2010, l’entrepreneuse passionnée de développement durable travaille chez Caterpillar. Lors d’un barbecue, elle se retrouve avec un groupe d’amis à évoquer des idées de création d’entreprise. Emerge alors celle d’une crèche proche de la nature, multilingue et qui répond aux besoins des familles dont les deux parents travaillent. «Cela a suscité des réactions hallucinantes. J’ai réalisé qu’il y avait un vrai manque. A partir de là, cette idée ne m’a plus quittée.»

Dans un contexte de pénurie de places d’accueil pour les jeunes enfants, la première crèche Little Green House ouvre en 2012 à Gland. Depuis, quatre établissements supplémentaires ont vu le jour à Versoix, à Tolochenaz (VD) et à Zurich, ce qui correspond à une capacité d’accueil totale de près de 350 places à plein temps. Trilingues (allemand, anglais et français), les crèches se distinguent par leurs horaires étendus (douze heures par jour, pas de fermeture durant les vacances) et l’accent porté sur la nature et le développement durable. «La demande est très importante. La société et les besoins des familles changent, constate Barbara Lax, qui a remporté le Prix Veuve Clicquot de la femme d’affaires 2017. Nous assistons à une nouvelle dynamique. De plus en plus de personnes aspirent à combiner une carrière et une vie de famille épanouissantes.»

Aujourd’hui, l’entrepreneuse fait face à un défi: résister à la tentation de faire «trop, trop vite» pour miser sur «des projets de haute qualité». Elle ne cache pas son intérêt pour le marché alémanique et entrevoit des opportunités intéressantes dans le créneau des crèches d’entreprise. «De plus en plus d’entreprises veulent proposer un service de garde d’enfants à leurs employés mais ne souhaitent pas gérer elles-mêmes une structure. Cela représente un potentiel de développement pour nous.»

 


Aquama

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Willy Lionel Pomathios
© DR
  • Cleantech
  • Aspect prometteur: détergent écologique qui séduit les grandes entreprises
  • Fondation: 2013
  • Direction: Willy Lionel Pomathios
  • Lieu: Prangins
  • Nombre d’employés: 12

Aquama produit des machines pour fabriquer du détergent écologique. Il s’agit de solutions hydrolysées: un mélange d’eau et de sel qui acquiert des propriétés nettoyantes et désinfectantes après décomposition par un courant électrique. Le procédé est connu depuis 200 ans et utilisé pour la stérilisation, notamment dans le milieu médical. Mais Aquama ambitionne de le rendre accessible au plus grand nombre. Ses machines s’adressent aux entreprises, qui fabriquent ainsi elles-mêmes leur détergent. L’Aéroport de Genève, Manor, QoQa ou encore l’Institut Le Rosey figurent parmi ses clients. Particularité du modèle d’affaires, ces sociétés jouent aussi un rôle de revendeur: les particuliers peuvent venir s’approvisionner en produits chez elles. Le paiement intervient via une application.

Aquama compte aujourd’hui plus de 300 clients-distributeurs en Suisse, en France et au Danemark et affiche un appétit global. «Nous avons des contacts en Chine et avec de grosses entreprises américaines, indique le directeur, Willy Lionel Pomathios, qui vient de boucler une levée de fonds de 3,6 millions de francs. Nous voulons également nous développer en Allemagne.» Sur les quatre premiers mois de l’année 2018, la société a doublé son chiffre d’affaires.

 


Proxipel

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Richard Pfister, directeur
© DR
  • Energies renouvelables
  • Aspect prometteur: nouveau concept de production de pellets
  • Fondation: 2013
  • Direction: Richard Pfister
  • Lieu: Le Vaud
  • Nombre d’employés: 3

«La consommation de pellets connaît une croissance comprise entre 15 et 20% depuis environ dix ans», indique Richard Pfister, le directeur de la jeune entreprise Proxipel. Mais les fabricants font face à une contrainte de taille: ils doivent aller chercher le bois, leur matière première, de plus en plus loin. Proxipel propose une solution alternative.

La start-up a mis au point des unités de fabrication mobiles capables de transformer en pellets, outre le bois, de nombreux types de biomasse, comme les sarments de vigne, le marc de raisin, le foin, la paille ou les branchages. A l’heure actuelle, dispersée et trop coûteuse à transporter, cette biomasse n’est souvent pas valorisée. «Nous proposons que la fabrication ait lieu directement sur place», poursuit Richard Pfister. La commercialisation des premières machines de Proxipel est sur le point de démarrer. Le concept suscite l’intérêt des entreprises forestières et des agriculteurs, mais aussi des collectivités publiques et de sociétés spécialisées dans le traitement des déchets.

 


Takinoa

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Marc Lebel, directeur
© DR
  • Restauration
  • Aspect prometteur: engouement du public pour une alimentation saine
  • Fondation: 2013
  • Direction: Marc Lebel
  • Lieu: Gland
  • Nombre d’employés: 50

Depuis l’inauguration de sa première adresse, Takinoa connaît un joli développement. L’enseigne de restauration compte aujourd’hui six points de vente répartis de Genève à Lausanne. Et affiche ses ambitions. «Nous prévoyons de doubler le nombre de boutiques au cours des vingt-quatre prochains mois, avec des ouvertures en Suisse romande et en Suisse alémanique, notamment à Zurich», annonce Marc Lebel, directeur général et fils du fondateur, Eric Lebel.

Takinoa se distingue en misant sur le bio, le local et les produits de saison, cuisinés à la vapeur ou avec une «utilisation intelligente des graisses». Autre spécificité: sur place ou à emporter, la chaîne offre à sa clientèle citadine des préparations qui correspondent à tous les régimes: végétarien, végétalien, sans gluten ou encore sans lactose. «Il s’agit d’un marché très dynamique», confirme Marc Lebel. Le directeur estime toutefois que les habitudes changent moins rapidement qu’on ne le pense. «C’est une révolution lente. Mais elle est sans retour: une fois qu’une personne décide de manger plus sainement, elle ne fait pas le chemin inverse.»

 


DBS System

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Eric Odman, directeur
© DR
  • Medtech
  • Aspect prometteur: modernisation des techniques de prise de sang
  • Fondation: 2010
  • Direction: Eric Odman
  • Lieu: Gland
  • Nombre d’employés: 9

«Notre ambition est de moderniser la prise de sang, un acte médical qui n’a pas évolué depuis des décennies», explique Eric Odman, le directeur de DBS System. L’entreprise medtech a mis au point un kit de micro-prélèvement sanguin. Le patient n’a plus besoin de se déplacer. Il reçoit le kit à la maison et se pique le doigt lui-même. Le sang est ensuite stocké à l’intérieur du dispositif, qui peut être envoyé au laboratoire par la poste. «Il est possible de réaliser toute une batterie de tests avec cette goutte de sang séché.»

Pour l’instant, les clients de DBS System sont les grands laboratoires, des hôpitaux en Suisse, en France et aux Pays-Bas, ainsi que des entreprises pharmaceutiques, qui l’utilisent dans le cadre de recherches cliniques. Grâce à une levée de fonds de 2,5 millions de francs en 2017, DBS System prévoit de démarrer l’industrialisation d’une deuxième génération de son produit. Le grand public devrait pouvoir bénéficier de la technologie en 2020.

 


Les Ateliers de la Côte

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Anne-Catherine Schneiter, codirectrice
© DR
  • Centre artistique et artisanal
  • Aspect prometteur: reconversion de bâtiments originale
  • Fondation: 2017
  • Direction: Anne-Catherine Schneiter et François Thury
  • Lieu: Etoy
  • Nombre d’employés: 4

Faute de pouvoir assurer l’avenir de l’entreprise fruitière familiale, Anne-Catherine Schneiter et son frère François Thury ont choisi de transformer les bâtiments de la société en centre artistique, un investissement d’environ 7 millions de francs. Depuis octobre 2017, Les Ateliers de la Côte louent 77 ateliers aménagés sur trois niveaux à des artistes et des artisans. Avec succès: tous sont occupés et les propriétaires ont dû mettre en place une liste d’attente.

Le lieu se veut également ouvert au public. Il dispose d’un bar, d’une cafétéria et de salles d’événements et de cours (danse, musique, peinture…). «On peut aussi simplement venir visiter le centre, précise François Thury. Chaque artiste dispose d’une vitrine pour montrer son travail. Notre objectif, aujourd’hui, consiste à attirer du monde.» Les directeurs veulent développer l’organisation d’événements pour les entreprises, de concerts ou encore de conférences. Ils ambitionnent par ailleurs de proposer des prestations dans le domaine du tourisme, le complexe, proche de l’autoroute, se prêtant bien à un accès en car.

 


Base Nyon

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James Fry, cofondateur et directeur
© DR
  • Hôtellerie
  • Aspect prometteur: offre innovante entre hôtel traditionnel et location meublée
  • Fondation: 2015
  • Direction: James Fry (cofondateur et directeur) et Frédéric Mydske (cofondateur et président du conseil d’administration)
  • Lieu: Nyon
  • Nombre d’employés: 8

«Ni mon associé ni moi ne venons de l’hôtellerie, raconte Frédéric Mydske. Nous avons développé notre concept, à mi-chemin entre l’hôtel et l’appartement meublé, en nous inspirant de nos expériences de clients.» En plein centre de Nyon, Base Nyon propose 52 suites avec cuisine pensées pour une clientèle d’affaires. L’accent est mis sur la technologie, l’ergonomie et l’écoresponsabilité – panneaux solaires, triple vitrage, vélos à disposition ou encore produits de douche et d’entretien naturels. «Les clients ont aussi la possibilité de laisser gratuitement des affaires jusqu’à leur prochaine visite.»

Ouvert en octobre 2015, Base Nyon affiche un taux d’occupation de 70%. Près de la moitié des séjours durent une semaine ou davantage. Forte de son succès, l’équipe a ouvert un deuxième établissement à Vevey en mars 2018, Base Vevey, une nouvelle entreprise qui fait partie de la même holding que sa grande sœur de La Côte. Elle ambitionne désormais de développer son concept dans d’autres lieux de Suisse.

 


Force Dimension

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François Conti, codirecteur
© DR
  • Robotique
  • Aspect prometteur: marché de la simulation en pleine expansion
  • Fondation: 2001
  • Direction: François Conti, Sébastien Grange, Patrick Helmer, Patrice Rouiller
  • Lieu: Nyon
  • Nombre d’employés: 15

Force Dimension se démarque sur le marché des interfaces à retour de force. «Notre objectif consiste à rendre l’interaction entre l’homme et la machine la plus intuitive possible pour l’humain grâce à des appareils qui recréent le sens du toucher», explique François Conti. Un chirurgien qui opère un cœur en regardant un écran, à travers une toute petite incision, peut par exemple ressentir la texture et les contours de l’organe grâce à sa manette.

Bien implantée à l’international, l’entreprise est principalement active dans le domaine médical. «Il s’agit d’un secteur en forte croissance, surtout en Asie, sur le marché chinois. Le fait que nos appareils de haute précision soient fabriqués en Suisse joue un rôle important.» Mais on retrouve aussi les technologies de Force Dimension dans l’aérospatiale, l’industrie ou encore l’horlogerie. L’entreprise est également présente auprès du grand public, avec des manettes pour les jeux vidéo. Depuis ses débuts, elle a vendu un millier de ses systèmes, dont les prix oscillent entre 20 000 et 100 000 francs.

 


Ouvrages Métalliques

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Philippe Aubert, directeur
© DR
  • Constructions métalliques
  • Aspect prometteur: concept ambitieux d’économies d’énergie
  • Fondation: 1997
  • Direction: Philippe Aubert
  • Lieu: Nyon
  • Nombre d’employés: 43

Dans un contexte tendu de baisse des prix et d’approvisionnement massif à l’étranger, l’entreprise de constructions métalliques Ouvrages Métalliques a décidé de se démarquer en misant sur l’innovation et le Swiss made. En 2017, elle a inauguré une nouvelle usine pour se développer dans le secteur de la tôlerie industrielle et de la menuiserie aluminium avec des machines de haute technologie.

Le projet, baptisé «Metal Factory», concrétise par ailleurs un concept ambitieux en matière d’écologie: centrale photovoltaïque de 800 m2, transport de courant optimisé, éclairage LED qui s’adapte à la luminosité ou encore consommation et production de courant supervisé par un logiciel. Une partie des locaux est louée à d’autres entreprises. «L’usine produit annuellement 2,2 fois plus de courant qu’elle n’en consomme, précise le directeur Philippe Aubert. Nous voulions démontrer qu’il est possible de faire fonctionner une entreprise industrielle moderne sans faillir à son devoir de respecter l’environnement.»