La région du Nord vaudois bénéficie d’un riche patrimoine artisanal et industriel, qui se maintient aujourd’hui tout en étant complété par des activités technologiques de pointe: microsoudure dans le périmètre du Technopôle de Sainte-Croix, technologies environnementales regroupées dans le parc d’innovation d’Orbe. La moitié des entreprises prometteuses de notre sélection sont implantées à Y-Parc. «Le parc constitue un véritable écosystème, explique Juliana Pantet, sa directrice. De nombreuses synergies se développent entre les entreprises, qui trouvent de nouveaux clients parmi leurs voisins!»

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Avalia Systems

  • Optimisation des processus de développement logiciel; intelligence artificielle
  • Aspect prometteur: combinaison du «développement agile» et de l’aspect humain
  • Fondation: 2016
  • Direction: Rodney Reis
  • Lieu: Yverdon-les-Bains (Y-Parc)
  • Nombre d’employés: 8

Encourager les équipes de développeurs logiciels à optimiser leur travail, de manière constructive et ludique. C’est le pari qu’ont fait il y a deux ans Rodney Reis, ancien CEO de Combagroup, et Olivier Liechti, professeur en Software Engineering à la HEIG-VD. Au sein de leur start-up Avalia Systems, ils ont développé une technologie qui permet de récolter une masse de données liées à l’élaboration d’un logiciel. Lesquelles sont ensuite analysées et présentées de manière attrayante aux équipes de développeurs. Pour cela, des réunions comprenant tous les membres d’une équipe, les «rétrospectives», ont lieu à fréquence régulière. «Ce n’est pas la hiérarchie qui prend acte de ce qui va bien ou pas, tout le monde est impliqué», précise Olivier Liechti, CTO. Le travail fait est passé au peigne fin, mais également le sentiment de satisfaction de chaque employé. Une application du «développement agile», qui met l’humain au centre des préoccupations. La démarche permet aussi d’estimer la valeur du logiciel, d’identifier des risques et d’optimiser les processus. Un objectif essentiel dans un secteur qui pèse 4000 milliards de dollars par an au niveau mondial.

La plateforme présente l’information de différentes manières, notamment selon le principe de la gamification, avec des interfaces ludiques. Pour un client brésilien, Avalia a développé un aquarium virtuel. Quand les résultats de l’équipe s’améliorent, les poissons prennent de la hauteur. «Rendre les progrès visibles a un impact sur la motivation, commente le CEO, Rodney Reis. C’est important quand on demande à l’employé d’être autonome et d’assumer des responsabilités.»

En plus du Brésil, la start-up a des clients en Allemagne et en Suisse. Avalia Systems a reçu un prêt de 100 000 francs de la Fondation pour l’innovation technologique en février dernier. Elle bénéficie par ailleurs du soutien d’Innosuisse et de la promotion économique du canton de Vaud. «Ces aides nous sont très précieuses. Elles nous ont permis d’évaluer les risques et de valider notre technologie. Maintenant, notre objectif est de nous étendre, d’abord en Europe puis aux Etats-Unis, qui constituent le plus grand marché dans le domaine des softwares, et enfin en Asie.»


Safran Colibrys

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Pour Valérie Redron, CEO de Safran Colybris, il faut investir constamment dans la R&D pour sortir des nouveautés tous les deux ou trois ans.
© Stéphanie Liphardt
  • Développement et fabrication de produits microtechniques et de microsystèmes (MEMS)
  • Aspect prometteur: figure parmi les leaders mondiaux, développe des composants de haute performance
  • Fondation: 2001 (Colibrys)
  • Direction: Valérie Redron
  • Lieu: Yverdon-les-Bains (Y-Parc)
  • Nombre d’employés: 70

L’entreprise conçoit et fabrique des composants, en technologie silicium, qui servent principalement comme accéléromètres (capteurs de mouvement). Elle ne vise pas les marchés d’entrée de gamme comme celui des capteurs contenus dans nos smartphones, mais s’illustre notamment dans les marchés de navigation inertielle, le groupe Safran étant actif dans le secteur de l’aéronautique. Outre des composants de haute précision pour les transports (avions, bateaux), Safran Colibrys vise le marché de l’industrie (machines-outils, mesures de mouvement) et certains marchés de niche, comme les appareils sismiques ou de forage.

L’entreprise est née du rachat de Colibrys, spin-off du CSEM et de l’EPFL, par la française Safran Electronics & Defense, filiale du groupe Safran, en 2013. «Nous collaborions déjà depuis quinze ans pour le développement d’accéléromètres, raconte Valérie Redron, la CEO. Cette fusion s’est faite de manière évidente.» C’est à ce moment que l’entreprise déménage sur le parc technologique d’Yverdon-les-Bains, avec la volonté de ne pas trop s’éloigner de Neuchâtel pour ne pas risquer de perdre ses compétences.

Sur les 70 collaborateurs qui évoluent sur le site d’Y-Parc, 20% d’entre eux travaillent dans la R&D. «Il faut constamment investir pour pouvoir proposer de nouveaux produits tous les deux ou trois ans.» Le site d’Yverdon est autonome, tous les corps de métier sont présents, du commercial à l’ingénieur. Un réseau de six distributeurs permet de diffuser largement les produits à l’international. L’entreprise a connu une croissance de 15% en 2017 et 2018 s’annonce prometteuse, pas tant en termes de personnel que de ventes. Plus que d’engager, la stratégie est de développer des partenariats. Avec l’EPFL, en accompagnant des thèses et des contrats de développement, ou avec des fournisseurs équipementiers de machines actives dans les Microelectromechanical Systems (MEMS).


JPF-Ducret

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Jean-Marc Ducret, directeur
© DR
  • Construction en bois
  • Aspect prometteur: innovation et écologie
  • Fondation: 2013 (fusion JPF-Ducret)
  • Direction: Jean-Marc Ducret
  • Lieu: Orges, Y-Parc, Le Pâquier
  • Nombre d’employés: 100

Déjà implantée dans la région avec un site de production à Orges, l’entreprise JPF-Ducret a renforcé sa présence en s’installant à Y-Parc en février dernier. «Nous bénéficions ainsi d’un emplacement au cœur de la Suisse romande et nous nous rapprochons de la HEIG-VD, avec qui nous collaborons depuis de nombreuses années», détaille Jean-Marc Ducret, directeur de la société de construction en bois.

Le partenariat avec la haute école se matérialise par le développement de nouveaux assemblages, les essences de bois utilisées ainsi que par des matériaux composites, à l’image du mariage entre bois et terre crue. «Avec le souci croissant pour le développement durable, la demande pour des constructions en bois a passablement augmenté ces cinq dernières années.» L’entreprise a récemment participé à un projet de façades actives sur la commune de Meyrin (GE), qui rejettent la chaleur en été et l’absorbent à la mauvaise saison.


Fromagerie Tyrode

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Vincent Tyrode, directeur
© DR
  • Production fromagère
  • Aspect prometteur: traçage informatique de la fabrication
  • Fondation: 2010
  • Direction: Vincent Tyrode
  • Lieu: L’Auberson
  • Nombre d’employés: 9 à 22, selon la saison

Dans les locaux de la Fromagerie Tyrode sont produits essentiellement du Gruyère AOP et du Vacherin Mont-d’Or AOP. Mais aussi la Tomme de L’Auberson, du beurre, de la crème et, depuis cette année, le Tavillon, un fromage à pâte molle. L’entreprise familiale fournit 120 des 590 tonnes de Vacherin Mont-d’Or produites chaque année en Suisse. «Nous restons cependant une structure plutôt artisanale», explique Vincent Tyrode. La fromagerie vend ses produits dans la région, mais aussi en France, aux Etats-Unis et au Japon. Son chiffre d’affaires a doublé en huit ans.

Avec un fort goût pour l’innovation, le directeur a participé l’an dernier à l’élaboration d’un système qui assure la traçabilité d’un Vacherin Mont-d’Or, en partenariat avec la start-up valaisanne FairTrace. Dès cette année, chaque emballage sera muni d’un code QR, permettant au consommateur d’accéder à diverses informations. «Vis-à-vis des autorités sanitaires et de nos clients importants, nous devons amener des preuves de qualité. Côté marketing, il faut montrer comment nous travaillons et expliquer le prix du produit par rapport à un produit importé.»


Grunderco

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Marcel Mivelaz, directeur
© DR
  • Machines agricoles et de voirie
  • Aspect prometteur: compétences et développement
  • Fondation: 1925
  • Direction: Marcel Mivelaz
  • Lieux: Mathod, avec des bases à Satigny (GE), Carouge (GE) et Aesch (LU)
  • Nombre d’employés: 100, dont 30 sur le site de Mathod

Grunderco est installée sur la commune de Mathod depuis les années 1970. L’an dernier, elle a triplé la surface de son site pour développer un vaste centre de compétences en matière d’agriculture, de viticulture, de vente et entretien de machines agricoles. «Nous évoluons dans un secteur très concurrentiel, notamment à cause de l’importation directe, évoque Marcel Mivelaz, son CEO. Notre seule planche de salut est de développer nos prestations de service: maintenance, conseil et optimisation des équipements, afin d’assurer à nos clients le meilleur retour sur investissement possible.»

Plusieurs dizaines de milliers de francs sont investis chaque année dans la formation continue, afin d’aiguiser et actualiser les compétences de chacun. Pour se distinguer de la concurrence, Grunderco mise également sur le développement durable, en choisissant et en optimisant les machines revendues. La PME est numéro quatre dans le secteur en Suisse, et numéro un pour ce qui est des moissonneuses-batteuses.


Jean Bollini & Cie

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Sébasgtien Leimer, directeur
© DR
  • Construction, génie civil, travaux publics
  • Aspect prometteur: développement régional
  • Fondation: 1880
  • Direction: Sébastien Leimer
  • Lieux: Baulmes, L’Abbaye, Vallorbe (bureau), La Sarraz (dépôt et bureau)
  • Nombre d’employés: 130

En juin 2017, la société Jean Bollini & Cie a ouvert une nouvelle succursale à L’Abbaye, dans la vallée de Joux. Plus que centenaire, l’entreprise reste fidèle à sa terre d’origine. «Nous voulons être proches de nos clients, explique Sébastien Leimer, son directeur. Nous avons eu l’opportunité d’engager un conducteur de travaux de la Vallée, M. Damien Golay, qui connaît bien le tissu économique, cela nous a beaucoup aidés.»

Car pour décrocher des marchés publics dans les domaines de la construction ou du génie civil, la concurrence est rude. Celle-ci vient surtout des cantons voisins. Le marché de la construction risque de plus de ralentir, avec la mise en œuvre de la loi sur l’aménagement du territoire (LAT). La PME travaille également avec des particuliers, pour des constructions ou rénovations de villas. La clientèle, fidèle, revient après quelques années. Jean Bollini & Cie connaît un chiffre d’affaires avoisinant 30 millions de francs par an. Son but n’est pas de s’agrandir indéfiniment, mais de «maintenir ce que nous avons déjà, en défendant notre région».


Objectis

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Christopher Bouzas, directeur
© DR
  • Informatique industrielle
  • Aspect prometteur: forte croissance (scale-up), secteur et innovation
  • Fondation: 2010
  • Direction: Christopher Bouzas
  • Lieu: Yverdon-les-Bains (Y-Parc)
  • Nombre d’employés: 25

Objectis a tout récemment rejoint le clan fermé des scale-up vaudoises. De 5 collaborateurs à sa création en 2010, ils sont 25 aujourd’hui et elle ambitionne d’être 30 en fin d’année. Les raisons de ce succès? Une concentration d’experts en informatique industrielle, passionnés par les nouvelles technologies. «Nous apportons à nos clients des compétences et une méthodologie pour progresser efficacement et sereinement dans leur transformation numérique», expose Christopher Bouzas, cofondateur et directeur d’Objectis.

La PME comprend trois équipes spécialisées dans l’automatisation d’équipements, la numérisation de la production et l’interconnexion d’objets intelligents. Avec plus de 120 clients en Suisse romande, Objectis est très optimiste pour l’avenir de l’industrie: «Nous travaillons aujourd’hui avec les technologies du machine learning et de la réalité augmentée pour renforcer la compétitivité de nos clients.»


EnviroScopy

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Ioan Balain, directeur
© DR
  • Monitoring spatial et environnemental
  • Aspect prometteur: innovation dans le secteur de l’environnement
  • Fondation: 2006
  • Direction: Ioan Balin
  • Lieu: Sainte-Croix (Technopôle)
  • Nombre d’employés: 10 à 15 entre la Suisse et la Roumanie

EnviroScopy est spécialisée dans le monitoring environnemental: prévention des risques hydrologiques, détection et assainissement du radon ou encore météorologie. Une branche a été créée en Roumanie, pays d’origine de son cofondateur et actuel directeur, Ioan Balin. «L’Europe de l’Est constitue une région en pleine croissance économique. Il y a là-bas un besoin accru en matière environnementale.»

La start-up développe des services et appareils high-tech, à l’image de divers capteurs ou du LIDAR, un système de télédétection par laser. Elle mène des projets de R&D avec différents partenaires locaux, européens et internationaux allant du développement d’une méthodologie pour lutter contre la grêle au télescope capable de détecter un astéroïde un mois avant qu’il ne tombe sur la Terre. Cette dernière réalisation est menée avec l’ESA, l’Agence spatiale européenne. La start-up porte également un fort intérêt aux drones et collabore dans ce domaine avec la HEIG-VD et le Centre professionnel du Nord vaudois. Elle a aussi le projet de créer, avec la fondation AstroScopy, un observatoire privé près de Bullet (VD).


Schott Suisse

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Christophe Baur, directeur
© DR
  • Optique (usinage, polissage...)
  • Aspect prometteur: croissance et positionnement/spécialisation
  • Fondation: 1968
  • Direction: Christophe Baur
  • Lieu: Yverdon-les-Bains (Y-Parc)
  • Nombre d’employés: 200

L’affiliation au groupe Schott, aujourd’hui présent dans 34 pays, fort de 15 000 employés, a certainement insufflé un nouvel élan à ce qui était avant Guinchard Verre Optique. «Nous avons été curieux, nous sommes sortis de notre zone de confort», raconte Christophe Baur, directeur de la filiale basée à Yverdon-les-Bains.

L’ouverture à de nouveaux domaines a permis à l’entreprise de passer de 110 employés à plus de 200 aujourd’hui. Son chiffre d’affaires a plus que doublé en quinze ans, atteignant aujourd’hui 47 millions de francs. L’entreprise est spécialisée dans les composants optiques haut de gamme, développant des solutions en verre optique ou en matières apparentées comme le quartz et diverses céramiques ou en Zerodur, une invention du groupe. Ce matériau a la propriété de garantir une stabilité thermique très importante, étant utilisé par exemple dans l’astronomie et le semi-conducteur. «Tout ce que nous faisons est du sur-mesure.» Filtres haut de gamme pour caméras digitales, actifs dans le spatial, l’aéronautique, la microlithographie, les domaines d’application sont nombreux.


THE Machines Yvonand

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Wolfgang Reith, directeur
© DR
  • Industries de l’irrigation, du métal et du câble
  • Aspect prometteur: croissance, innovation
  • Fondation: 1986
  • Direction: Wolfgang Reith
  • Lieu: Yvonand
  • Nombre d’employés: 60

THE Machines Yvonand conçoit des machines permettant de produire des tubes de micro-irrigation (système de goutte-à-goutte) destinés à l’agriculture. Ayant développé un avantage compétitif dans le domaine – l’utilisation du laser pour le perçage des tubes –, l’entreprise exploite également cette technologie pour le soudage de tubes métalliques et composites. «Notre nouveau fleuron est une machine de soudage transversal, explique Laurent Vuichard, directeur des ventes et du marketing. Elle permet de souder bout à bout les bobines de feuillards métalliques et ainsi de ne pas interrompre une chaîne de production.»

Ce procédé s’utilise notamment dans l’industrie automobile, un domaine où l’électronique prend de plus en plus d’importance. Ce système permet de gagner en temps et donc en productivité, ce qui provoque un retour sur investissement extrêmement rapide. L’Europe, et tout particulièrement l’Allemagne, a d’ores et déjà adopté ce produit, actif sur tous les marchés mondiaux. Grâce à ces innovations, THE Machines Yvonand a connu une croissance de 20% ces deux dernières années.