Q uel est le point commun entre la rénovation du Tribunal cantonal de Fribourg, la transformation de la Cinémathèque suisse à Penthaz ou encore la construction du collège du Léman à Apples? Une entreprise discrète, Tekhne, impliquée dans chacun de ces projets au niveau de la planification générale, de la direction des travaux et de la gestion des coûts et délais.

La conduite de telles réalisations est une tâche de longue haleine qui requiert la coordination d’un grand nombre d’acteurs spécialisés, maîtres d’ouvrage, architectes, ingénieurs, etc. Dans cet écosystème particulier, Tekhne occupe une place à part en Suisse romande. Depuis sa fondation à Lausanne en 1998, l’entreprise a su s’imposer comme un acteur important du milieu romand de la construction.

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Des projets complexes

Le cœur de métier de Tekhne est la planification, la gestion administrative et le suivi de projets tout au long de leur déroulement, des premières études de faisabilité, ou suite à un concours, jusqu’à la remise du bâtiment. «Nous sommes à même d’assurer la coordination de l’ensemble des disciplines intervenant dans les phases de conception et de réalisation, tout en tenant compte des enjeux d’exploitation pour les utilisateurs», complète Olivier Cochard, administrateur de Tekhne.

L’intervention du planificateur général dès les premières phases d’études permet une meilleure gestion des risques, notamment financiers. «Ce modèle est particulièrement adapté aux grands projets ou aux projets complexes de taille moyenne, glisse Perrine Bruyas, administratrice de Tekhne. Professionnellement, il est extrêmement stimulant de travailler sur de tels projets, car il s’agit souvent de bâtiments lauréats de concours ou ayant fait l’objet d’une vraie réflexion architecturale.» Dans cette veine, Tekhne a par exemple décroché le mandat des nouveaux équipements publics de la ville de Genève et six immeubles de logements du quartier de la gare des Eaux-Vives, un projet budgété à plus de 160 millions de francs.

Nous pouvons assurer la coordination de l’ensemble des disciplines intervenant dans la conception et la réalisation.

Olivier Cochard, administrateur

En parallèle, l’entreprise propose également des services de conseil et d’assistance aux maîtres d’ouvrage. Cela implique l’organisation des différentes procédures pour le compte de ces derniers, comme l’organisation de concours ou de mandats d’études parallèles, ainsi que des appels d’offres pour la réalisation des travaux. Tekhne a par exemple accompagné le développement et la réalisation du Campus de la paix à Genève, dont la Maison de la paix, la résidence d’étudiants et la rénovation des différentes implantations de l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID).

Alternative aux entreprises générales

Une chose fait réagir les dirigeants de Tekhne: voir leur société comparée à une entreprise générale. «Philosophiquement, il y a un gouffre entre notre fonctionnement et celui d’une entreprise générale, appuie Perrine Bruyas. Nous sommes mandataires de nos clients, et ne faisons pas de marges sur les coûts des travaux. Nous n’avons pas de pression liée aux actionnaires et sommes payés pour les prestations fournies.» De fait, à l’origine de Tekhne se trouvent trois anciens collaborateurs d’une entreprise générale. Leur but était de proposer les compétences d’organisation et de management de celle-ci, mais sous la forme de mandats d’accompagnement au client. «Au départ, nous étions une véritable alternative aux entreprises générales. Aujourd’hui, cependant, je pense qu’il y a une place pour les deux modèles sur le marché», tempère Olivier Cochard.

Au fil du temps, Tekhne a développé un savoir-faire de collaboration étroite avec les bureaux d’architectes suisses et étrangers. Grâce à ses 55 collaborateurs répartis sur quatre sites (Lausanne, Genève, Fribourg, Berne), elle dispose d’une forte empreinte locale, une proximité que la société entend conserver – tout comme l’état d’esprit convivial et familial d’origine. Cela lui permet d’aider ses partenaires à se conformer aux procédures juridiques, habitudes et modes de construire spécifiquement régionaux. «Nous avons un bon réseau de contacts avec les autorités et les entreprises de chaque canton où nous sommes implantés. Autre atout qui nous distingue: plusieurs sociétés proposent des services que nous mettons à disposition, mais peu offrent toute la palette de nos prestations», avance Perrine Bruyas.

Aujourd’hui, Tekhne ne s’occupe pratiquement que de constructions dépassant les 20 millions de francs. Elle mène actuellement de front une quarantaine de projets et en a traité environ 300 depuis sa création. «A chaque fois, nous essayons de mener le processus de façon durable, de manière consciencieuse et sans besoin de nous mettre en avant, dans l’objectif essentiel que le projet puisse aboutir au plus proche de l’idée de départ», assure Olivier Cochard. Avec cette éthique de travail, Tekhne a pu gagner la confiance des acteurs du milieu de la construction.

 

Martin Bernard
Martin Bernard