C’est un nouveau défi qui se surajoute à toute une série d’autres. Un en particulier: on sait aujourd’hui déjà que d’ici une dizaine d’années, il manquera au bas mot un demi-million de travailleurs en Suisse.

Face à cette perspective, face à une nouvelle normalité – dont nous ne connaissons pas encore les contours exacts –, les entreprises devront se profiler pour attirer leurs futurs employés. Et, dans l’idéal, les meilleurs talents. Et face à des cohortes de jeunes qui seront moins nombreux que les baby-boomers partant à la retraite, il faudra se distinguer de la concurrence.

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La piste féminine

A cette aune, il conviendra de séduire les nouvelles générations, mais aussi de tirer profit des «réserves» de travail dont dispose encore la société. Les femmes constituent là un véritable potentiel. Il va être crucial, à l’avenir, de faciliter le retour en emploi de celles qui auront pris une pause dans leur carrière pour fonder une famille ou pour toute autre raison.

Si elles entendent atteindre ce but, les entreprises devront mettre en place des structures et des processus facilitant et favorisant ces réinsertions professionnelles. Mais elles devront aussi leur assurer une rémunération équitable, malgré l’interruption dans leur parcours. Jouant un rôle pionnier dans le monde financier, UBS vient d’obtenir la certification Equal-Salary, qui atteste de l’égalité salariale entre tous ses employés en Suisse, qu’ils soient femmes ou hommes.

Mais il y a encore de gros efforts à fournir: mené auprès de plus de 11 000 étudiants de 75 hautes écoles helvétiques, le sondage Universum a révélé que ces futurs gradués avaient une attente salariale initiale de 72 808 francs. Mais là où les jeunes gens espèrent un premier revenu de 77 309 francs, leurs consœurs se contenteraient de 69 725 francs… Visiblement, il y a encore du travail!

Outre la piste féminine, la Suisse devra également séduire des forces de travail venues de l’étranger. Sur les dix prochaines années, la Suisse aurait besoin d’une immigration nette de quelque 100 000 personnes pour répondre aux besoins du marché de l’emploi. Autant dire que soutenir la diversité va devenir un passage obligé.

«Employeur de classe mondiale»

Patron d’UBS, Sergio Ermotti le résume clairement: «La diversité et l’égalité salariale entre femmes et hommes sont essentielles pour notre succès à long terme.» C’est seulement à ce prix que la banque pourra continuer d’être «un employeur de classe mondiale» dont les fondements sont une rémunération selon la performance et une politique salariale juste.

Ces dernières années, le blason de la place financière suisse avait été quelque peu terni et son aura avait faibli auprès des jeunes. Il faut donc se réjouir des résultats de la même enquête Universum déjà citée qui, derrière l’indétrônable Google, place UBS et Credit Suisse aux 2e et 4e rangs des employeurs privilégiés, avec juste Rolex pour les séparer.

Mais le diable se cache parfois dans le détail. Si l’on observe le classement par sexe, les deux grandes banques campent solidement sur leur position chez les jeunes gens. En revanche, parmi les nouvelles diplômées, UBS recule au 9e rang tandis que CS tombe à la 14e place! Comme déjà dit, la tâche est vraiment loin d’être achevée si l’on veut que, grâce aux femmes, l’avenir soit plus rose, plus jeune et plus divers!

CR
Cyril Meury, directeur régional d'UBS Romandie