Les nouvelles augmentations des primes d’assurance maladie viennent d’être communiquées. Même si l’augmentation prévue, de 0,5% en moyenne pour 2021, est moindre que les années précédentes, la charge pour les assurés reste très lourde. Alors que cette assurance est depuis toujours supportée par les ménages privés, de nouvelles tendances émergent au sein de certaines directions d’entreprise en vue de soulager partiellement leurs collaborateurs dans cet effort financier.

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Et si la rentrée d’automne est habituellement l’un des moments clés pour s’interroger sur son assurance maladie, elle l’est d’autant plus en cette année de crise sanitaire mondiale. L’avis de Stéphane Buff, directeur Frais médicaux solutions individuelles (FMSI) chez Swiss Risk & Care.

Avec la pandémie, quelles sont les nouvelles logiques des PME envers les assurances maladie de leurs collaborateurs?
La santé, et en particulier l’accès aux soins, est plus que jamais au cœur des préoccupations des équipes de ressources humaines. Les demandes de la part d’entreprises pour des conseils sur des contrats collectifs en assurance maladie pour leurs collaborateurs sont en augmentation. Les PME peuvent proposer ce système en offrant de nombreux avantages.

Pourquoi les entreprises font-elles cela?
Les systèmes de participation aux assurances de la part des entreprises sont redevenus à la mode pour des raisons de fidélisation des employés ainsi que pour les soutenir durant les périodes incertaines. Les employeurs ont par exemple aussi la possibilité de participer aux primes; cela se faisait à l’époque et la tendance est de retour.

Les demandes en information sur les assurances semblent aussi en hausse chez les salariés?
Nous assistons effectivement à une montée en puissance des mises en place de plateformes d’information en entreprise sur les sujets liés aux assurances maladie. Ces plateformes, animées par des professionnels en assurances, donnent des conseils aux employés et accompagnent les PME. Les échanges portent en règle générale sur la compréhension de la couverture d’assurance maladie, afin qu’elle soit adaptée aux réels besoins, et sur l’intérêt de s’assurer.

Mais a priori, ce n’est pas le rôle des employeurs…
Ils le font d’une part pour éviter des coûts inutiles pour leurs employés en cas de surassurance ou de prestations non nécessaires, et d’autre part pour s’assurer une prise en charge optimale au cas où un incident surviendrait. Souvent, les ressources humaines des PME maternent leurs collaborateurs dans ce domaine et s’occupent de presque tout. Ce système permet alors de décharger les services de cette mission. Il est effectivement constaté que de nombreux collaborateurs ne se tiennent pas assez informés des évolutions des primes et des services des assurances. Il ne faut pas oublier que les ressources humaines ont très vite compris qu’une personne bien assurée et bien soignée revient plus rapidement sur son lieu de travail. Les avantages sont donc communs.

Et quelles sont les demandes régulières émanant des collaborateurs en cette période particulière?
Apparemment, ils veulent surtout couvrir les lacunes de base. Jusqu’à présent, une prime élevée pouvait être un frein pour de nombreux employés pourtant conscients de l’importance d’avoir une bonne couverture mais qui, en raison de leur bonne santé, reportaient la conclusion d’assurances complémentaires. Désormais, l’intérêt premier porte sur la qualité des prestations et des services proposés par les assureurs.

Constatez-vous d’autres tendances?
Une autre tendance semble intéresser les entreprises. La crise sanitaire a en effet changé le rapport des Suisses avec la télémédecine. Pendant le semi-confinement, la demande pour les services de médecine à distance – par téléphone ou sur internet – a explosé. Cette tendance devrait se poursuivre post-coronavirus. La télémédecine a fait ses preuves et a donné globalement satisfaction aussi en entreprise. Si on pouvait observer une certaine réticence avant la pandémie, de nombreux entrepreneurs ont pu constater l’efficacité des consultations à distance. Ils s’y intéressent beaucoup pour le futur dans le but d’assister leurs employés.



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Edouard Bolleter