Comme en politique, la ou le nouveau directeur général d’une entreprise a trois mois pour prendre ses marques, convaincre et donner le ton. Car un nouveau poste, c’est toujours un défi qui requiert de la préparation. Mais quand celui-ci est d’occuper la place de numéro un dans l’entreprise, les enjeux se démultiplient. Les experts en management et en ressources humaines sont formels: la nouvelle tête de la direction générale a 100 jours pour convaincre. Un laps de temps crucial qui dépend beaucoup du contexte de la nomination et de la prise de fonction. S’agit-il d’une promotion interne ou d’un recrutement à l’extérieur? La nouvelle recrue doit-elle assumer ce poste ad intérim? A-t-elle la mission d’assurer la continuité de l’entreprise ou, au contraire, de la restructurer? 

 

Trente cinq ans après son installation en Suisse, la Québécoise Nataly Viens Python a elle aussi vécu cette prise de fonction. En février 2017, cette dynamique mère de deux enfants, qui jouit d’une longue et solide expérience managériale dans la formation de la santé et des soins infirmiers, quitte  son poste de doyenne Recherche et Développement à l’Institut et Haute Ecole de la Santé La Source à Lausanne pour prendre la direction de la Haute école de santé de Fribourg: «Ce changement est arrivé au bon moment. J’avais l’opportunité de mettre à profit mes expériences professionnelles antérieures. Avec ce poste de direction, je pouvais développer une vision très large sur le secteur de la santé.»

Au fil de sa carrière, Nataly Viens Python change sept à huit fois de poste. Le dernier se fera à l’aube de la cinquantaine: «C’est quand même une préparation qui s’est faite sur une longue durée. Il y a bien sûr toutes les étapes de postulation et d’assessment. Mais je dirai que la préparation s'est aussi construite au fil de mes précédents emplois. Je n’ai jamais visé ce type de poste, mais j'ai toujours souhaité apporter ma vision et mon expérience. Il faut habiter ce poste.» 

Les 100 premiers se passent au poste d’observation: «J’ai dit à mes équipes que je mettrais tous mes sens en éveil afin de comprendre les besoins et le fonctionnement de l’école. Durant ces trois mois, j’ai donc beaucoup observé et écouté. Cela m’a permis de développer une vision globale des dossiers. A l’apéro organisé pour mon arrivée, j’ai dit aux collaboratrices et collaborateurs que je voulais être un chasse-neige qui ouvre la voie, mais également un parapluie qui protège les équipes. Je crois que j’y suis parvenue.»

 

La série de podcasts «L’écho des CEO» vous est présentée par le Service juridique du Centre Patronal.