Au 30 juin de cette année, les entreprises comptant au moins 100 salariés ont dû procéder à une analyse de leurs salaires pour identifier les éventuels écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes afin de se mettre en conformité avec la loi fédérale sur l’égalité. Cette obligation est doublée de celle de communiquer les résultats de cette analyse aux salariés.

Si cette obligation ne concerne que 0,9% des entreprises, elle couvre 46% des salariés de ce pays. Et les autres? La loi ne les oblige pas à se soumettre à pareil test. Mais de nombreuses incitations les poussent à l’action: l’analyse n’est pas si compliquée à réaliser; des certifications existent, dont l’obtention valorise l’image de l’entreprise et accroît son attractivité sur le marché du travail; elle permet à l’entreprise d’échapper au risque de dénonciation par les syndicats et de soumissionner à des marchés publics. Marche à suivre.

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Procéder à une analyse

Le moyen le plus simple est de recourir au logiciel gratuit de la Confédération, Logib, lancé il y a dix ans par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG). Logib présente deux modules, celui applicable aux entreprises de plus de 49 salariés et celui pour celles qui en comptent moins. Son application requiert deux jours de travail, selon le BFEG, qui le met à disposition. Il requiert le téléchargement d’une feuille Excel sur laquelle sont rassemblées les données des salaires d’un mois typique, avec les postes de travail à temps plein, les temps partiels, les contrats à durée déterminée, les missions temporaires, etc. Le mois doit être le plus proche possible de la moyenne de l’année.

L’utilisation d’un logiciel de calcul et de paiement des salaires, avec répartition aux différentes autorités fiscales et assurances sociales, facilite bien évidemment la mise en œuvre de cette analyse puisqu’il suffit, en principe, de copier le fichier du mois sélectionné directement dans le logiciel Logib pour procéder au calcul.

Obtenir une certification

C’est le moyen le plus aisé de faire savoir, et donc de faire valoir, que votre entreprise applique une politique salariale conforme aux critères d’égalité entre femmes et hommes. Ces certifications ne sont pas obligatoires, mais permettent aux entreprises, comme l’explique un prestataire, de «se distinguer et ainsi se positionner sur le marché du travail comme des employeurs modernes et équitables».

Différents prestataires s’activent sur ce marché. Le plus connu est la Fondation Equal-Salary, créée en 2010 par Véronique Goy Veenhuys, une entrepreneuse sociale qui «défend avec passion l’égalité salariale entre femmes et hommes». Elle certifie les entreprises comptant au moins 50 employés, dont dix femmes. Sa certification détermine si l’écart salarial est inférieur à 5%. Elle s’assure de l’engagement de la direction en faveur de l’égalité, de la pratique des RH et de la perception de la politique salariale par les salariés.

La certification est valable trois ans et fait l’objet de deux contrôles. Une alternative est offerte par la certification Fair-ON-Pay, établie par la Société générale de surveillance (SGS). Cette analyse est effectuée sur la base des résultats extraits de l’analyse du logiciel Logib. Elle cherche aussi à déterminer si l’écart salarial est supérieur ou non à 5%.

Une analyse complémentaire peut identifier les actions à mener au sein de petits groupes de fonctions et par employé, en procédant à une comparaison entre femmes et hommes afin de procéder aux corrections nécessaires, mais elle n’est pas indispensable pour obtenir la certification. Sa validité est de quatre ans. Elle peut être remplacée par un rapport.

YG
Yves Genier