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«On nous surnommait la Tesla de la montre»

Douglas Finazzi a vécu l’ascenseur émotionnel avec deux sociétés. Le Neuchâtelois a rebondi et fondé C’mon Sports, une agence spécialisée dans la monétisation des bases de données de fans.

Tiphaine Bühler

Douglas Finazzi
Darrin Vanselow

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«J’ai toujours aimé le football américain, depuis mon enfance, à La Chaux-de-Fonds. Je voulais en faire mon métier. Le côté entrepreneur m’est venu de mes parents, fondateurs de sociétés dans l’horlogerie. Aujourd’hui, avec C’mon Sports, je reviens dans le foot américain, puisque la Fédération française de football américain a signé avec ma start-up. Je rêve encore de travailler avec la NFL. En douze ans, j’ai connu toutes les émotions de l’entrepreneur, des meilleures aux pires. Et je n’ai que 34 ans. Je suis surtout moins naïf. Lorsque vous êtes au plus bas, c’est comme dans le football, le seul choix est de continuer à avancer.

Tout a commencé avec un bachelor en droit à l’Université de Neuchâtel, pour faire plaisir à mes parents. Après ça, je suis parti vivre mon rêve en coachant une équipe de foot américain à Boston. Plus de 180 postulations pour obtenir ce job non rémunéré. Cela m’a permis de rejoindre le Cambridge Innovation Center, l’incubateur du MIT. J’étais au top du bonheur. Après un an, je n’ai pas trouvé de place de coach ailleurs. Je suis revenu en Suisse pour faire un master en économie à Lausanne. Ce qui avait changé en moi, c’était ma vision de l’entrepreneuriat. Mes parents ayant vécu un sursis concordataire, j’avais été refroidi par cette voie. Mais aux Etats-Unis, le discours est tout autre; chaque entreprise, bonne ou mauvaise, est vue comme positive.

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En 2016, on crée X-One avec mon père et d’autres associés, la première montre à la fois mécanique et connectée. Nous participons au CES de Las Vegas avec la volonté de lever des fonds. On nous surnommait la Tesla de la montre. C’est un succès! On rencontre l’entrepreneur star Gary Vaynerchuk et on lève 100 000 francs en 35 jours sur Kickstarter. Pour moi, c’est le jackpot. Malheureusement, l’investisseur derrière le projet s’attendait à 1 million. Après de forts désaccords, suivis de problèmes technologiques et de clients mécontents du retard du produit, je quitte l’aventure. 

J’ai alors besoin de stabilité à ce moment. Je deviens directeur pour la Romandie de l’Institut pour jeunes entreprises (IFJ). Avec le covid, comme notre structure est déjà digitalisée, l’IFJ passe de 1800 créations d’entreprise par an à 3000.

Parallèlement, je reviens vers le sport en développant un projet de monétisation des bases de données des communautés de fans de sport. Je commence avec le HCC, après une discussion avec Olivier Calame, aujourd’hui président du club. Je m’associe à Swiss Peak. On signe ensuite le LHC, puis Nespresso pour leur Swiss StarCup Challenge. Le sommet pour une petite structure de sept personnes à l’époque. Nous engageons une personne un peu contre mon gré. Avec le recul, elle nous a coûté beaucoup d’argent et a fondu la trésorerie.

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C’est le déclic pour moi. Je ne veux plus porter la responsabilité d’une décision que je n’ai pas prise. Je revends alors mes actions et remonte ma propre structure en solo: C’mon Sports. Dans la foulée, nous collaborons avec le Groupe Grenat, puis Yverdon-Sport et, cette année, la Swiss Football League me fait confiance. Il y a 18 mois, j’ai aussi lancé Blue Penguin avec CyberOrigin. La société développe un système de loyauté dans le sport sur la blockchain. Plus de 500 fans du HCC ont interagi avec leur club, profitant de produits tokenisés.»

Les dates clés

2016
Création de X-One avec son père et des associés.

2020
Lancement de l’agence C’mon Sports.

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