Dans plus de la moitié des cas, la stratégie de modération de la vitesse s'appuie sur les principes qui figurent dans la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée votée en 2016, a expliqué jeudi devant les médias le conseiller d'Etat Serge Dal Busco, en charge du Département des infrastructures. Le 30 km/h sera aussi de mise dans les traversées de localités et dans les quartiers du centre élargi de jour.
Les axes structurants et la ceinture urbaine connaîtront des régimes différenciés: 50 km/h la journée et 30 km/h la nuit, là où les valeurs sonores limites sont dépassées. Les limitations de vitesse actuelles seront maintenues la journée sur les autres axes structurants, mais elles seront abaissées à 50 km/h la nuit s'il faut se conformer aux normes fédérales.
Améliorer la qualité de vie
Cette nouvelle stratégie doit permettre d'améliorer la qualité de vie de 77'000 habitants sur les 120'000 - un quart de la population genevoise - qui sont confrontés à des niveaux sonores dépassant les normes fédérales de jour comme de nuit, en particulier en Ville de Genève. Sur certains axes, comme à l'avenue Pictet-de-Rochemont ou à la rue des Deux-Ponts, le bruit atteint même les limites d'alarme.
Genève est le troisième canton où les habitants sont le plus exposés au bruit routier. Pendant longtemps, il s'est reposé sur des allégements des valeurs limites d'immission. Mais en 2017, suite à un recours de riverains, la justice a imposé un essai de limitation de la vitesse de 50 km/h à 30 km/h au boulevard du Pont-D'Arve, a rappelé Serge Dal Busco. Le bruit a ainsi été diminué par deux.
Outre l'amélioration de la qualité de vie, la modération de la vitesse permet de réduire la gravité des accidents de la route. Les cas de Bruxelles (B) et de Grenoble (F) montrent qu'elle n'entrave pas la fluidité du trafic ni des transports publics. En outre, la mesure ne s'applique pas aux véhicules d'urgence.
"Large adhésion"
La nouvelle stratégie cantonale s'appuie sur une large consultation menée au printemps 2021 auprès des communes, des partis politiques, des organisations faîtières, des associations, des institutions et des services d'urgence. "La large adhésion aux propositions nous permet d'être optimistes dans l'atteinte des objectifs", a relevé Serge Dal Busco, qui qualifie la stratégie de "raisonnable".
L'ensemble des axes routiers concernés feront l'objet d'une enquête publique au printemps. En l'absence de recours, la stratégie pourra être déployée dans l'hyper-centre et sur les axes routiers où les valeurs d'alarme sont dépassées d'ici à la fin de l'année. Elle sera mise en place en 2023 sur les autres axes routiers.