La révision de loi, en consultation jusqu'à jeudi, doit permettre aux ressortissants de pays tiers formés dans une université ou une haute école suisse de travailler plus facilement dans notre pays. Elle prévoit ainsi de déroger au nombre maximum annuel d'autorisations de séjour. A condition toutefois que l'activité revête un intérêt scientifique ou économique prépondérant.

Les raisons économiques plaident pour un tel assouplissement, relève Economiesuisse. La faîtière propose en outre des mesures supplémentaires pour remédier au manque de spécialistes.

également interessant
 
 
 
 
 
 

Scienceindustries, l'association du secteur chimie, pharma, sciences de la vie, rappelle que pour soutenir l'installation en Suisse des meilleurs talents, les facilités d'admission peuvent être d’une importance déterminante. "C'est grâce à ça que les industries suisses de la chimie, de la pharma et des sciences de la vie ont connu une forte croissance ces dernières années", ajoute-t-elle.

D'autres domaines sensibles comme la santé sont aussi demandeurs de personnel qualifié. La crise du coronavirus a montré l'importance de la couverture des soins, relève la Fédération des médecins suisses (FMH). L'accès au marché du travail après des études de médecine en Suisse devrait être facilité.

Domaine des MINT

Même unanimité auprès des hautes écoles. Le domaine des MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles et techniques) ne manque pas vraiment de personnel dans la recherche mais bien plus dans les entreprises au quotidien, écrit l'association faîtière des diplômé-e-s de tous les domaines des Hautes écoles spécialisées (FH).

La FH va même plus loin: la loi devrait inclure les diplômes des trois filières, à savoir les universités et les hautes écoles spécialisées, mais aussi les hautes écoles pédagogiques. Il ne faut pas seulement tenir compte des intérêts économiques, mais aussi des intérêts sociaux.

Swissuniversities demande elle des précisions sur la définition des diplômes reconnus, notamment ceux acquis en formation continue comme les CAS/DAS/MAS.

Dans les partis, le PLR, les Vert'libéraux et le PS soutiennent le projet. Les socialistes plaident pour lever aussi les obstacles en faveur des travailleurs moins qualifiés.

L'UDC rejette elle catégoriquement la révision de loi. Le Conseil fédéral admet lui-même qu'il est en contradiction avec la Constitution fédérale. Le nombre d'autorisations de séjour pour les étrangers qui immigrent en Suisse est en effet réglé par des contingents annuels, rappelle le parti conservateur.

Entre 200 et 300 personnes par an

Selon le Département fédéral de justice et police (DFJP), le nombre de ressortissants d'Etats tiers titulaires d'un diplôme universitaire suisse se limite à 200 à 300 par an. En règle générale, ces personnes sont bien intégrées à la Suisse grâce à plusieurs années passées dans le pays.

Le Conseil fédéral estime raisonnable de modifier la loi sur les étrangers et l'intégration. Il juge en revanche disproportionné de créer une exception dans la Constitution. Cette révision met en ½uvre une motion du Parlement adoptée en 2019.

A
ats