Interrogé mercredi dans les colonnes de L'Agefi sur la fin des taux négatifs, le dirigeant - qui quittera ses fonctions fin juillet après dix ans de mandat - a assuré que l'institut d'émission n'effectuait pas de pronostics, en soulignant l'interdépendance de l'économie globalisée dont la Suisse est également tributaire: "dès que la situation l'exigera, nous augmenterons notre taux d'intérêt".

Face aux convoitises que suscitent les réserves accumulées par la BNS au gré de ses interventions, M. Zurbrügg a plaidé en faveur du maintien du système actuel de distribution, régi par une convention qui laisse la Confédération et les cantons décider seuls de l'attribution de 6 milliards de francs.

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Il a rappelé l'opposition de la BNS à l'affectation de postes de son compte de résultats, signalant que ce n'est pas le rôle de l'établissement de retenir un excédent de réserves. "Il est clair que l'on pourrait imaginer que la BNS octroie beaucoup plus que les six milliards prévus, mais ce montant tient compte des risques dans notre bilan", a-t-il poursuivi.

Flexibilité et indépendance

Le Zurichois a insisté sur la nécessité pour la BNS de conserver sa flexibilité et son indépendance à l'heure de réduire son bilan. Si l'argent de la banque centrale devait être utilisé pour financer des projets, cela pourrait se traduire par des conflits d'intérêts.

L'établissement tient à garder sa capacité d'intervenir sur le marché des changes pour remplir son mandat de stabilité des prix. "Nous avons utilisé cet instrument quand il le fallait, mais nous avons été beaucoup moins actifs en 2021 que pendant la première année de la pandémie", a indiqué M. Zurbrügg.

Une situation qui risque toutefois de changer en raison du contexte incertain, exacerbé par le conflit russo-ukrainien. "Considéré comme valeur refuge, le franc est particulièrement recherché pendant les crises et il s'est apprécié depuis la mi-février", a rappelé le vice-président de la BNS.

Alors même que la monnaie helvétique flirte à nouveau avec la parité face à l'euro, l'économiste souligne que l'évaluation de la BNS se base sur un ensemble de devises et pas sur une paire spécifique.

"L'appréciation du franc en termes nominaux ne correspond pas à une appréciation du même ordre en termes réels", affirme M. Zurbrügg, signalant qu'en tenant compte du différentiel d'inflation entre la Suisse et l'étranger, le cours de change réel du franc se retrouve au niveau d'avant la crise sanitaire, en dépit d'importantes variations.

A
ats