"Tandis que nous poursuivions notre activité Uniqlo en Russie, il nous est apparu clairement que nous ne pouvions plus continuer du fait d'une série de difficultés", a indiqué Fast Retailing, évoquant parmi ces raisons des "problèmes opérationnels" et "l'aggravation du conflit" en Ukraine.

"Fast Retailing est vivement opposé à tout acte d'hostilité. Nous condamnons toutes les formes d'agression qui violent les droits humains et menacent l'existence pacifique des individus", insiste le groupe dans un communiqué.

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Le PDG-fondateur de Fast Retailing, Tadashi Yanai, s'était attiré des remarques polémiques après un entretien publié lundi par le quotidien économique Nikkei.

"S'habiller est une nécessité de la vie. Les Russes ont le même droit de vivre que nous", avait notamment déclaré M. Yanai.

Il avait tenté de s'afficher à la fois pacifiste et neutre, en soulignant aussi qu'il "ne devrait jamais y avoir de guerre" et que "chaque pays devrait s'y opposer".

"Uniqlo a décidé que le besoin essentiel des Russes d'avoir des culottes et des T-shirts était plus important que le besoin essentiel de l'Ukraine de vivre. Quelle honte!" avait notamment réagi sur Twitter l'ambassadeur ukrainien au Japon, Sergiy Korsunsky, tandis que le mot-dièse #boycottUniqlo commençait à se répandre sur le réseau social.

Fast Retailing compte actuellement 49 magasins Uniqlo en Russie, ce qui en fait un marché mineur pour la marque qui comptait en novembre plus de 2350 magasins dans le monde entier.

De nombreuses autres grandes marques d'habillement ont déjà suspendu leurs activités en Russie, comme l'espagnol Inditex (Zara), le suédois H&M, les allemands Puma et Adidas ou encore le géant américain Nike.

La semaine dernière, Uniqlo avait fait don de 10 millions de dollars et de 200'000 vêtements, couvertures et masques au Haut Commissariat des Nations unies face à la crise humanitaire provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine.

Une autre multinationale nippone, le cigarettier Japan Tobacco, a par ailleurs annoncé jeudi la suspension de tous ses investissements et activités marketing en Russie.

Le groupe "ne peut pas exclure la possibilité d'une suspension de ses opérations de production dans le pays", poursuit Japan Tobacco, qui emploie près de 4000 personnes en Russie, l'un de ses principaux marchés mondiaux.

Japan Tobacco emploie aussi 1000 personnes en Ukraine, où ses opérations ont déjà été suspendues à cause de la guerre.

A
ats