Le crédit supplémentaire a été accepté par 93 voix contre 33. Pour obtenir cette aide, l'exploitant devra signer et envoyer au service de l'agriculture une déclaration sur l'honneur certifiant qu'il a perdu en 2021 au moins 30% de sa récolte sur l'ensemble de la production viticole de son exploitation.

La gauche a jugé cette simple déclaration sur l'honneur "indécente" et "inéquitable" par rapport à ce qui a été exigé des entrepreneurs durant la pandémie. Elle a proposé qu'elle soit remplacée par une attestation de perte.

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La proposition a été rejetée par la majorité du plénum, opposée à une "bureaucratie inutile" et à la création d'une "usine à gaz administrative". Les députés PS/CG jugeant cet élément rédhibitoire ont refusé l'ensemble du texte lors du vote final.

Le Grand Conseil a en revanche accepté un autre amendement porté par la gauche demandant d'augmenter les contrôles et de restituer l'entier du montant perçu en cas d'infraction. L'échantillon du nombre de dossiers contrôlé est ainsi passé de 10% à au moins 30% du nombre des bénéficiaires de l'aide.

"Ce n'est pas une bonne idée"

Le montant de 14 millions de francs sera compensé prioritairement par les reliquats potentiels du compte 2022 du département de l'économie et de la formation (DEF). Mais si cela ne devait pas suffire, l'ensemble des départements seraient mis à contribution.

Opposée à une implication financière des autres départements, la gauche a proposé de concentrer la compensation du montant du crédit sur le seul DEF. "Ce n'est pas une bonne idée", a prévenu son chef Christophe Darbellay, rappelant les besoins importants de l'école, surtout après la pandémie et ses conséquences sur les élèves ainsi que la guerre en Ukraine qui entraînera la venue et la scolarisation de nouveaux enfants. Le chef du DEF a été entendu par le plénum qui a refusé l'amendement de la gauche.

Quant aux Verts, la majorité d'entre eux s'est opposée au crédit supplémentaire. Pour le parti, le versement d'un montant n'est pas une solution pérenne et revient à mettre un pansement sur une jambe de bois; il est selon lui "urgent d'amorcer une réflexion structurelle de la viticulture", qui fait notamment les frais du changement climatique et voit des viticulteurs abandonner leurs parcelles.

Vignoble durement frappé

En 2021, le vignoble valaisan a été durement frappé par le gel, la pluie, la grêle, les attaques de mildiou. Avec 22,7 millions de kilos de raisins encavés, la vendange a été la plus faible depuis 1966 et affiche un volume inférieur de plus de 40% par rapport à 2020.

"On peut estimer le rendement brut pour 2021 à 85 millions de francs, ce qui signifie un manque de plus de 100 millions de francs pour couvrir les frais de production dans le vignoble", précisait le canton en janvier dernier dans un communiqué.

Pour faire face à cette situation, le Conseil d'Etat a demandé au Grand Conseil d'octroyer un crédit supplémentaire de 14 millions de francs. Il répondait ainsi à un postulat urgent porté par la droite et accepté par le plénum en décembre dernier par 108 voix contre 15 et 3 abstentions. Seuls les exploitants ayant reçu des paiements directs "vignes" en 2021 peuvent obtenir cette aide.

A
ats