Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a officiellement rendu une ordonnance d'extradition. Il revient désormais à la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel de l'approuver, bien que les avocats de la défense puissent encore faire appel devant la Haute Cour.

Pris dans une longue saga judiciaire, l'Australien de 50 ans est recherché par la justice américaine depuis des années. Les Etats-Unis veulent le juger pour la diffusion - à partir de 2010 - de plus de 700'000 documents classifiés. Ces derniers traitaient des activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

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Poursuivi notamment en vertu d'une législation contre l'espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison. L'affaire est considérée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse.

Le 14 mars, il avait vu disparaître l'un de ses derniers espoirs d'éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d'examiner son recours.

Il revient désormais à la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel de l'approuver. "En termes simples, je suis tenu d'envoyer votre affaire à la ministre d'Etat pour décision", a déclaré le magistrat Paul Goldspring lors d'une courte audience de sept minutes.

Le fondateur de WikiLeaks n'était pas présent physiquement au tribunal, mais a suivi la procédure administrative par liaison vidéo. Ses avocats peuvent encore faire appel devant la Haute Cour. A moins qu'il n'y ait un appel, Julian Assange sera extradé dans les 28 jours suivant la décision de la ministre d'ordonner l'extradition.

Liberté de la presse

A l'extérieur du tribunal, quelques dizaines de soutiens de Julian Assange s'étaient rassemblés mercredi avec des pancartes proclamant "N'extradez pas Assange. Le journalisme n'est pas un crime" ou encore "Que la liberté de la presse repose en paix".

L'ancien chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn était également présent pour défendre l'Australien de 50 ans. "Il n'a absolument rien fait de plus que de dire la vérité au monde", a-t-il déclaré aux manifestants.

"Si JulianAssange est extradé vers les Etats-Unis, les journalistes du monde entier devront regarder par-dessus leurs épaules s'ils publient des informations préjudiciables aux intérêts américains", a aussi réagi Amnesty International sur Twitter.

Emprisonné depuis trois ans

M. Assange est détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres où il a épousé sa fiancée Stella Moris le mois dernier. Le couple a eu deux garçons, conçus lorsque Julian Assange vivait à l'ambassade d'Equateur à Londres.

Le fondateur de WikiLeaks a passé sept ans dans cette ambassade où il s'était réfugié en 2012 alors qu'il était en liberté sous caution. Il craignait alors une extradition vers les Etats-Unis, ou bien la Suède où il faisait l'objet de poursuites pour viol depuis abandonnées. Il avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et emprisonné.

Son épouse, une avocate sud-africaine d'une trentaine d'années, a supplié le mois dernier Priti Patel, d'empêcher son extradition. Elle l'a priée de mettre fin à cette "affaire politique".

Divulgation de documents classifiés

Pris dans une longue saga judiciaire, l'Australien est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700'000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Poursuivi notamment en vertu d'une législation contre l'espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison, dans une affaire dénoncée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse. Le 14 mars, il avait vu disparaître l'un de ses derniers espoirs d'éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d'examiner son recours.

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ats