Le décalage de la rencontre qui démarre dimanche et la situation internationale affectent un peu l'affluence. Indication inhabituelle, aucun dirigeant important d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU ne sera présent.
Plus de 50 chefs d'Etat et de gouvernement sont malgré tout attendus au Forum économique mondial (WEF). Au total, près de 2500 dirigeants politiques, du secteur privé et de la société civile sont prévus.
Parmi eux, le chancelier allemand Olaf Scholz s'exprimera pour la première fois à Davos comme chef de gouvernement, en pleine crise ukrainienne et de l'approvisionnement alimentaire. De son côté, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg arrivera dans la station grisonne, alors que la Suède et la Finlande sont candidates pour rejoindre l'organisation, dans une période de tensions avec Moscou.
La Russie était toujours un acteur important du WEF, soutenant largement ses activités, même si le président Vladimir Poutine n'a pas souvent fait le déplacement. Après le début la guerre en Ukraine, l'organisation établie à Cologny (GE) avait déclaré Moscou indésirable.
Nombreux Ukrainiens
"C'était la bonne décision", insiste le président du WEF Borge Brende. Et de souhaiter que Moscou honore ses obligations internationales dans les prochaines années pour redevenir fréquentable. Autre problème, la pandémie toujours active en Asie rend impossible une participation considérable de la délégation chinoise.
En revanche, l'Ukraine sera représentée en nombre, soit en présentiel, soit par vidéo. Après ses nombreux discours devant des Parlements ou des manifestations internationales de taille, le président Volodymyr Zelensky sera le premier dirigeant étranger à s'exprimer devant les participants lundi, depuis Kiev. Le maire de la capitale ukrainienne Vitaly Klitschko est lui attendu physiquement, tout comme le chef de la diplomatie Dmytro Kuleba.
Une forte délégation ukrainienne, du gouvernement au secteur privé en passant par la société civile, est prévue. Y compris des parlementaires. Une discussion entre patrons sur la situation dans ce pays aura également lieu.
Autre thématique importante, le WEF veut faire de sa réunion annuelle "un sommet sur le climat". De nombreux ministres en charge de cette question seront présents. Tout comme des dizaines de ceux en charge des finances, alors qu'inflation et insécurité alimentaire affectent de nombreux pays.
Presque tout le Conseil fédéral
Parmi les dirigeants politiques attendus figurent notamment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki ou encore le ministre allemand de l'économie Robert Habeck. De même que plusieurs chefs d'Etat africains et sud-américains.
De leur côté, les conseillers fédéraux feront le déplacement de Davos en nombre, comme toujours. Seule Karin Keller-Sutter ne participera pas. Le président de la Confédération Ignazio Cassis prononcera lundi le discours d'ouverture, avant de s'exprimer lors de plusieurs discussions organisées à la Maison suisse.
Après la liste de questions envoyées récemment par la Commission européenne pour débloquer le dialogue avec Berne, il n'est pas certain qu'il rencontre Mme von der Leyen, ni un autre responsable européen. Sept commissaires européens seront présents, mais pas Maros Sefcovic, en charge des questions institutionnelles avec la Suisse. Auxquels s'ajoute également la présidente du Parlement européen.
Après plusieurs éditions en ligne, le WEF a été décalé cette année de plusieurs mois en raison de la pandémie. Comme Davos, il retrouve aussi les contestations habituelles contre lui. Des rassemblements sont prévus dans la station grisonne.