"Nous ne pouvons savoir combien de temps il faudra" pour aboutir à l'accord de solidarité, a affirmé dimanche soir à la presse la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga au terme de sa rencontre avec son homologue allemand en marge du Forum économique mondial (WEF). "Mais la volonté est là" pour une solution pragmatique.

Actuellement, la Suisse dépend du gaz russe à environ 40% pour les ménages, au travers notamment de son approvisionnement depuis l'Allemagne. Le Conseil fédéral a affirmé cette semaine vouloir constituer des réserves alternatives auprès de pays comme la France, l'Allemagne et les Pays-Bas.

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Or, l'Allemagne, qui dépend largement du gaz russe, vient de signer un immense partenariat avec le Qatar. Une partie de ce dispositif prévoit de pouvoir acheter du gaz liquéfié. "Les entreprises suisses pourront demander à être associées", dit M. Habeck.

Suisse-UE

Les deux pays veulent aussi avancer sur le blocage entre la Suisse et l'UE. M. Habeck rencontrera la semaine prochaine le commissaire européen en charge des institutions, Maros Sefcovic. Il a promis de faire des "propositions concrètes" pour éviter des conséquences économiques.

"La situation de notre côté est encore insatisfaisante", a affirmé le conseiller fédéral Guy Parmelin qui était présent à la rencontre. Surtout pour les effets sur des questions qui ne sont pas liées à l'accès au marché, encore selon lui.

"Nous ne pouvons savoir combien de temps il faudra" pour aboutir à l'accord de solidarité, a affirmé dimanche soir à la presse la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, au terme de sa rencontre avec son homologue allemand en marge du Forum économique mondial (WEF)à Davos (GR). "Mais la volonté est là" pour une solution pragmatique.

Les conditions légales existent en Suisse pour un tel accord. Actuellement, la Suisse dépend du gaz russe à environ 40% pour les ménages, au travers notamment de son approvisionnement depuis l'Allemagne. Le Conseil fédéral a affirmé cette semaine vouloir renforcer les réserves alternatives au gaz russe dès l'hiver prochain, auprès de pays comme la France, l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas.

Or, l'Allemagne, qui dépend largement du gaz russe, vient de signer un immense partenariat avec le Qatar. Une partie de ce dispositif prévoit de pouvoir acheter du gaz liquéfié. "Les entreprises suisses pourront demander à être associées", dit M. Habeck. Selon lui, dans un environnement de tensions, notamment après le Brexit, il faut savoir s'aider entre pays amis.

Plus largement, les deux pays ont établi chacun un mécanisme de sauvetage en raison des fortes fluctuations de prix de l'électricité. Mme Sommaruga a souligné que la Suisse devrait être associée aux travaux sur cette question entre pays européens. Le pays peut offrir une solution à son voisin en cas de problèmes d'approvisionnement, selon elle et son collègue Guy Parmelin, également présent.

Suisse-UE

Les deux pays veulent aussi avancer sur le blocage entre la Suisse et l'UE. M. Habeck rencontrera la semaine prochaine le commissaire européen en charge des institutions, Maros Sefcovic. Il a promis de faire des "propositions concrètes" pour éviter des conséquences économiques importantes.

"La situation de notre côté est encore insatisfaisante", a affirmé M. Parmelin. Surtout pour les effets sur des questions qui ne sont pas liées à l'accès au marché, encore selon lui. Et de mentionner les technologies médicales, mais aussi le dispositif de recherche Horizon notamment.

Une situation qui ne plaît pas non plus au ministre allemand, qui n'a toutefois pas dévoilé les propositions qu'il relaierait à Bruxelles. Mais il estime "dans l'intérêt" des deux parties d'aboutir à une systématisation des quelque 120 accords bilatéraux existants ou d'aboutir à un accord cadre. Côté suisse, les conseillers fédéraux estiment que leurs explications ont été écoutées par le ministre allemand.

La Commission européenne a envoyé récemment une liste de questions à la Suisse, dont elle attend des réponses pour avancer dans les discussions. Symptomatique de cette situation incertaine, aucune rencontre n'est pour le moment prévue entre le président de la Confédération et la présidente de l'exécutif européen Ursula von der Leyen, contrairement à l'approche habituelle à Davos.

Divergences sur les munitions

Pour autant, tout n'est pas non plus au beau fixe entre Berne et Berlin. Le gouvernement allemand souhaiterait pouvoir acheminer en Ukraine des munitions suisses qu'elle a achetées, une approche répétée dimanche soir par le ministre de l'économie et de l'énergie. Ce scénario avait provoqué il y a quelques semaines une controverse entre les deux pays.

"Je lui ai rappelé quelle est la loi" en Suisse et les exigences liées à la neutralité, a affirmé de son côté le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Mentionnant une "discussion très ouverte", il a ajouté que le Conseil fédéral traitera de cette question dès qu'il sera saisi par Berlin. Une requête qui devrait arriver rapidement, ajoute le conseiller fédéral.

Avant de discuter avec M. Habeck, Mme Sommaruga avait rencontré l'émissaire chinois sur le climat Xie Zhenhua. Un "rabibochage", a admis à Keystone-ATS une source côté suisse. La Suisse avait peu goûté à la manoeuvre de ce pays pour atténuer l'accord à la COP26.

A Davos, les deux responsables affichaient un large sourire. Mme Sommaruga a aussi discuté avec le ministre indonésien de l'énergie Arifin Tasrif. Elle n'a elle a priori plus de rencontre prévue, alors que M. Parmelin va les multiplier jusqu'à mardi dans la station grisonne.