"C'est la première fois que cette technologie est utilisée pour un 40 tonnes", a relevé Jean-Luc Favre, président de la Fondation Nomads, à l'occasion de la présentation du camion. Celui-ci a été présenté dans le cadre de la 23e édition des Assises européennes de la transition énergétique qui ont lieu à Genève jusqu'à jeudi.
Le projet GoH! (Generation of Hydrogen) est le fruit d'une collaboration entre la Fondation Nomads et quatre entreprises: Migros, qui veut réduire son empreinte carbone, le développeur de systèmes de propulsion électrique-hydrogène GreenGT, les Services industriels de Genève (SIG), pour l'énergie, et le groupe spécialisé dans les camions LARAG.
Energie locale et durable
Le camion fonctionne avec un groupe motopropulseur électrique-hydrogène. D'une puissance de 500 chevaux, il dispose d'une autonomie de 600 kilomètres, a fait savoir Jean-François Weber, directeur général de GreenGT. Il rejette moins d'un litre d'eau au kilomètre sous forme de vapeur à 80 degrés, bien moins que les 150 degrés émis par une voiture, a-t-il précisé.
L'énergie utilisée pour faire rouler ce camion sera locale et durable. Les SIG vont investir 20 à 30 millions de francs pour produire, à l'horizon 2024-2025, de l'hydrogène par électrolyse à partir de l'incinération des déchets, a indiqué leur directeur Christian Brunier. "L'hydrogène ne répond pas à tous les problèmes, mais c'est l'alternative pour les poids lourds", a-t-il déclaré.
Le prototype de camion a coûté plus d'un million de francs. "Son prix de vente sera de deux à trois fois supérieur à celui d'un camion diesel. Mais ce surcoût sera compensé par le prix moins élevé de l'hydrogène, qui est connu et stable", a expliqué M. Weber.
Compétences nécessaires
Annoncé en novembre 2019, le projet GoH! est concrétisé. Les partenaires ont tous souligné l'importance d'anticiper la formation en vue de la transition énergétique. "Il faut définir, avec les écoles, les compétences nécessaires", a plaidé Jean-Luc Favre.
En introduction à la présentation de ce camion, Antonio Hodgers, conseiller d'Etat genevois et coprésident du Grand Genève, a relevé le rôle des entreprises privées et de l'innovation dans la transition écologique: "L'Etat ne peut pas tout faire, mais il peut poser les conditions cadres. Les entreprises qui seront prospères demain seront celles qui auront réduit leur empreinte carbone."