Avec l'arrivée d'air chaud venu du Maghreb en passant par l'Espagne qui suffoque déjà, le Sud-Ouest est touché en premier dès mardi avec des températures entre 34 et 36°C, selon Météo-France. Des pointes à plus de 40°C sont attendues localement dans cette région plus tard dans la semaine.

Cette vague de chaleur devrait aussi gagner la moitié nord, avec entre 30°C et 35°C vendredi et samedi.

Signe sans équivoque du réchauffement de la planète, les vagues de chaleur se multiplient et s'intensifient un peu partout dans le monde.

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Assurant être "pleinement mobilisée", la première ministre française Elisabeth Borne a annoncé une réunion mardi des préfets et des agences régionales de santé, pour s'assurer "que tous les dispositifs sont en place".

Vigilance

Le gouvernement va créer un fonds de 500 millions d'euros pour la "renaturation", a rapporté sa porte-parole, Olivia Grégoire. Face à "cette vague importante, forte, précoce, inédite en cette période", l'exécutif appelle "à la vigilance et déploie des mesures d'accélération de la préparation aux conséquences du dérèglement climatique", a-t-elle déclaré à l'issue du conseil des ministres.

"On est déjà prêt", a assuré un porte-parole la SNCF, alors que la compagnie de chemin de fer doit surveiller caténaires et rails, qui craignant les fortes chaleurs, préparer les rames et stocker des centaines de milliers de bouteilles d'eau chaque été en espérant que des passagers ne resteront pas bloqués au milieu de nulle part en plein soleil.

Précoce

Le pays a déjà connu des températures plus exceptionnelles en juin. Le record absolu pour la France métropolitaine date de juin 2019, avec 46°C à l'ombre à Vérargues (sud) mais c'était un 28 juin.

"C'est la première fois qu'on va voir une vague de chaleur aussi tôt et on pourrait atteindre 40°C pour la première fois aussi tôt dans la saison", a indiqué mardi à l'AFP Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France.

Un caractère précoce aggravant pour les organismes. "La durée du jour est plus longue donc la période plus fraîche est plus courte", note-t-il, évoquant aussi les conséquences sur les écoles encore ouvertes, ce qui n'est pas le cas en juillet et août.

Cette vague de chaleur intervient après un printemps particulièrement chaud et sec qui a provoqué sur une grande partie de l'Hexagone une sécheresse des sols menaçant les récoltes et créé des conditions propices aux incendies.

Trente-six départements ont mis en place des restrictions d'utilisation de l'eau.

Eté de tous les dangers

Et alors que Météo-France table sur un été chaud et sec également, le porte-parole de la Fédération des sapeurs-pompiers de France Eric Brocardi a mis en garde contre un "été de tous les dangers".

Lundi, le Gard (sud) a déjà connu plusieurs départs de feu importants, brûlant notamment 60 bungalows dans l'un des plus grands campings d'Europe.

Les fortes chaleurs qui s'annoncent sont particulièrement risquées pour les personnes âgées, les personnes vulnérables ou les nourrissons, mais aussi pour les travailleurs en extérieur.

En Occitanie, sur les chantiers de travaux publics, les entreprises ont mis en oeuvre des mesures spéciales, avec des horaires aménagés, des pauses plus fréquentes, des bouteilles d'eau à disposition des ouvriers...

En ville, les surfaces imperméables emmagasinent l'énergie solaire. Et pendant la nuit, ces bâtiments, routes en bitume et trottoirs relâchent dans l'air la chaleur accumulée, transformant les centres urbains en véritables radiateurs.

Météo-France qualifie cet épisode de "vague de chaleur", ce qui correspond à des températures élevées pendant plusieurs jours consécutifs (l'indice thermique national doit atteindre 25,3°C au moins un jour durant l'épisode, être supérieur à 23,4°C pendant au moins trois jours et ne pas descendre une seule fois sous 22,4°C).

Mais il est probable que le seuil de "canicule", qui prend en compte le danger que la chaleur de jour comme de nuit représente pour la population, soit atteint dans plusieurs départements dès jeudi.

Avec l'arrivée d'air chaud venu du Maghreb en passant par l'Espagne qui suffoque déjà, le Sud-Ouest a été touché en premier mardi avec des températures qui sont montées jusqu'à 34°C à Bordeaux et 37°C à Toulouse.

Le mercure va s'affoler, encore une fois, de jeudi à samedi dans la moitié sud, avec 38°C à 40°C attendus par exemple vendredi dans le Sud-Ouest, et des pointes au-delà de 40°C localement, selon Météo-France. Et avec entre 30°C et 35°C dans la moitié Nord vendredi et samedi.

Signe sans équivoque du réchauffement de la planète, les vagues de chaleur se multiplient et s'intensifient un peu partout dans le monde.

En Espagne, la température a atteint jusqu'à 42,3°C à Villarobledo et Talavera de la Reina (centre).

D'après l'agence météorologique espagnole Aemet, les températures sont supérieures "de 7 à 12 degrés" aux normales saisonnières et cette vague de chaleur devrait se prolonger jusqu'à samedi au moins.

"Cette vague de chaleur si précoce" avec des températures battant "des records et qui s'ajoute à une autre vague de chaleur il y a un moins d'un mois" est un fait "extrêmement préoccupant", a déclaré la ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera.

Risque "extrême" d'incendies

Conséquence, le risque d'incendies est "extrême" sur une grande partie de l'Espagne, selon Aemet.

Même chose en France, où le porte-parole de la Fédération des sapeurs-pompiers Eric Brocardi a mis en garde contre un "été de tous les dangers".

Lundi, plusieurs départs de feu importants ont eu lieu dans une région du sud-est de l'Hexagone, brûlant notamment 60 bungalows dans l'un des plus grands campings d'Europe.

Assurant être "pleinement mobilisée", la Première ministre française Elisabeth Borne a réuni mardi préfets et agences régionales de santé pour s'assurer "que tous les dispositifs sont en place".

A Bordeaux, on se prépare: "nous avons acheté des brumisateurs (...) que nous allons installer dans des espaces publics, à la fois dans des places de la ville qui sont des fours, ou des espaces comme les dortoirs de maternelles et des salles de résidences seniors", explique Sylvie Justome, adjointe à la Santé et aux Seniors.

La France métropolitaine a déjà connu des températures plus exceptionnelles en juin. Le record absolu date de juin 2019, avec 46°C à l'ombre à Vérargues (sud-est) mais c'était à la toute fin du mois (28 juin).

Cette vague est la plus précoce. Une précocité qui pèse sur les organismes avec des journées plus longues et des nuits plus courtes en juin qu'en juillet ou en août.

Face au changement climatique, le gouvernement français a annoncé la création d'un fonds de 500 millions d'euros pour la "renaturation des villes".

Sécheresse

La vague de chaleur qui intervient après un printemps particulièrement chaud et sec va encore aggraver la sécheresse des sols, notamment agricoles.

Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France, a fait état auprès de l'AFP de niveaux d'humidité des sols "dignes d'une fin juillet".

Quant aux nappes phréatiques, que les précipitations ponctuelles d'été, même fortes, ne peuvent pas recharger, elles sont en baisse, avec une situation "préoccupante" dans certaines régions, selon le Bureau de recherches géologiques et minières.

Dans ce contexte, 36 départements, soit plus du tiers du pays, ont mis en place des restrictions d'utilisation de l'eau.

Les fortes chaleurs sont particulièrement risquées pour les personnes âgées et vulnérables, les nourrissons et les travailleurs en extérieur.

Comme sur ce chantier de construction du tram dans la région de Bordeaux. "Cette semaine on va au moins attaquer à 7 heures. Peut-être 6 heures", explique Aurélien Theillaud, directeur de travaux. Et "le minimum syndical, c'est trois litres d'eau par salarié et par jour".

A
ats