Onze départements, dans un quart sud-ouest allant des Pyrénées-Atlantiques à la Vendée, restent en vigilance rouge alors que Tarn, Tarn-et-Garonne et Haute-Garonne ont été rétrogradés samedi matin en orange, une vigilance qui concerne désormais au total 58 départements.

Près des trois quarts de la population, soit 45 millions de personnes, demeurent touchés par ces niveaux d'alerte.

Selon Météo-France, la chaleur "va encore s'accentuer depuis l'ouest des Pyrénées en direction du nord-est du pays" et "des pointes voisines de 42°/43°C sont même possibles localement sur le sud Aquitaine", impliquant que des records absolus de températures soient alors battus.

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Les 42°C ont déjà été atteints vendredi dans plusieurs secteurs, notamment en Occitanie, et des records mensuels pour juin ont été battus dans au moins une dizaine de communes, comme à Saintes (Charente-Maritime) avec 40,2°, où le précédent record tenait depuis 72 ans.

Pour faire face à cette "situation réellement exceptionnelle" selon Météo-France, de nombreux évènements festifs, sportifs et culturels ont été annulés dans les départements classés rouge ou orange.

A Lourdes (Hautes-Pyrénées), le pèlerinage des anciens combattants prévu à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle n'aura pas lieu. A Bordeaux, la cérémonie de commémoration a été décalée à dimanche, conformément à une décision préfectorale, et à Niort elle s'est tenue dès 08H30, selon la mairie.

A Troyes, le département de l'Aube étant placé en orange, la manifestation "Sportez-vous bien" qui devait permettre à la population de tester de nombreuses activités sportives dans le centre, a été annulée.

Feux de récolte

La vague de chaleur a des conséquences sur les personnes sans abri qui souffrent des dangers de la déshydratation. A Toulouse, la Croix-Rouge organise des maraudes pour leur distribuer de l'eau fraîche.

Dans ses serres de tomates, la température peut atteindre 55°C.

Dans certains départements, les feux de récolte se multiplient: 20 hectares de champs sont partis en fumée vendredi en Indre-et-Loire et 32 hectares dans les Deux-Sèvres où une quinzaine de feux ont nécessité l'intervention de 241 pompiers. La Charente et la Creuse ont également été touchées.

Plusieurs préfectures ont par ailleurs pris des arrêtés d'interdiction d'utilisation de feux d'artifice.

Avec la chaleur, les concentrations d'ozone dans l'air sont en nette augmentation sur une grande partie de la France, selon Prev'Air, qui prévoit qu'elles restent élevées "dans les jours à venir".

Près des trois quarts de la population du pays, soit 45 millions de personnes, sont concernés par les niveaux rouge ou orange de vigilance canicule.

Onze départements sont toujours en vigilance rouge, des Pyrénées-Atlantiques -où Météo-France a relevé 42,9°C à Biarritz, soit 2,3°C de plus que le précédent record datant de 2003- à la Vendée. La couleur orange concerne 59 départements.

A la mi-journée à Toulouse, Aurélie Fournier ne pouvait que constater le vide en regardant la terrasse de son restaurant mexicain. "Les gens se mettent à l'intérieur et boivent plus d'eau et moins d'alcool", note-t-elle.

Dans certaines villes, les musées accueillent des visiteurs en quête de fraîcheur. Bordeaux, où le mercure indique 40°C selon Météo-France, les a d'ailleurs rendus gratuits.

Pèlerinage annulé

"Des pointes voisines de 42°/43°C sont mesurées localement sur le sud Aquitaine. Des records absolus de températures sont battus", explique samedi Météo-France, alors que le Pays basque notamment a eu très chaud, même sur la côte, avec 42°C relevé à Saint-Jean-de-Luz.

"Il fait en général entre 37 et 41°C sur Aquitaine, Poitou-Charentes, Centre-Val-de-Loire, ouest Bourgogne et Ile-de-France. Sur le Grand-Est, la région lyonnaise, l'Auvergne, la vallée du Rhône et une bonne partie de l'Occitanie, les températures maximales atteignent 35 à 39°C", ajoute le service météorologique.

Face à cette situation exceptionnelle, des évènements festifs, sportifs et culturels ont été annulés, comme le pèlerinage des anciens combattants prévu à Lourdes (Hautes-Pyrénées) à l'occasion de l'anniversaire du 18 juin 1940. A Bordeaux, la cérémonie de commémoration de l'appel du général de Gaulle a été décalée au dimanche 19 juin.

A Strasbourg, entre 10 et 15'000 personnes selon la police ont participé à la Marche des visibilités. "J'ai l'impression qu'il y a un peu moins de monde à cause de la canicule", juge toutefois Antonin Rosse, un habitué de 23 ans.

Aveyron: 140 hectares brûlés

La chaleur, combinée à la sécheresse qui frappait déjà une partie du pays après un printemps peu pluvieux, a favorisé des départs de feux, notamment de récoltes, comme vendredi dans les Deux-Sèvres et en Charente, classés en vigilance rouge.

Samedi dans l'Aveyron (vigilance orange), les pompiers luttaient contre un incendie qui a détruit 140 hectares de végétation dans la commune de Comprégnac, sans faire de victime, avec un vent défavorable et sur un terrain escarpé. Une centaine d'hectares supplémentaires pourraient être menacés.

Avec la chaleur, les concentrations d'ozone dans l'air sont en nette augmentation sur une grande partie de la France, selon Prev'Air, qui prévoit qu'elles restent élevées "dans les jours à venir".

Placées en alerte niveau 2 de pollution à l'ozone pour le week-end, les Bouches-du-Rhône ont abaissé de 20km/h de la vitesse sur les routes. En région parisienne, la circulation différenciée a été mise en place en raison d'un épisode de pollution aux particules fines.

Les fortes chaleurs favorisent également la prolifération des cyanobactéries dans les plans d'eau, entraînant des interdictions de baignade, d'activités nautiques et de pêche, comme aux lacs de Sesquières et de la Ramée à Toulouse.

Météo-France attend des orages ponctuels sur la façade atlantique à partir de samedi soir, "prémices d'une dégradation pluvio-orageuse" prévue pour dimanche soir qui fera "régresser progressivement" la canicule. Dimanche après-midi, "les plus fortes chaleurs vont se décaler vers l'est", avec 34 à 38 degrés sur le nord-est.

Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb via par la péninsule ibérique, où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20'000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.

Pour les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravées par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.

A
ats