Ces priorités seront au coeur d'une série de réunions européennes la semaine prochaine.

La Commission européenne a proposé vendredi d'interdire les achats d'or à la Russie pour aligner les sanctions de l'UE sur celles de ses partenaires du G7. Le chef de la diplomatie Josep Borrell va pour sa part proposer d'inscrire de nouvelles personnalités russes sur la liste noire de l'UE.

Payer le prix

"Moscou doit continuer à payer le prix fort pour son agression", a soutenu la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen après avoir transmis les nouvelles mesures aux Vingt-Sept.

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Les ministres des Affaires étrangères vont avoir une première discussion sur ces sanctions lundi à Bruxelles, mais aucune décision n'est attendue au cours de leur réunion, a précisé un haut fonctionnaire européen.

Le plus important acheteur d'or russe est le Royaume-Uni avec 290 tonnes en 2020 pour un montant de 16,9 milliards de dollars, selon les indications des douanes russes.

Couper le robinet

Mais la décision de l'UE ne sera pas symbolique, car "cela permettra de couper un autre robinet de financement de la guerre de Poutine en Ukraine", a expliqué le haut fonctionnaire européen.

Les ministres doivent par ailleurs débloquer une 5e tranche de 500 millions d'euros de la "Facilité européenne pour la paix" pour financer les équipements militaires et les armes fournies à l'Ukraine, selon des diplomates européens.

Plusieurs Etats membres doivent encore obtenir l'aval de leurs parlements pour accorder les financements de ce fonds créée hors du budget européen. L'unanimité est requise.

L'UE aura ainsi débloqué depuis le début du conflit 2,5 milliards d'euros sur les 5,7 milliards de la dotation de cette facilité.

"Tenir l'hiver"

La guerre va "durer" et nous devons "nous préparer à nous passer du gaz russe", a averti jeudi le président français Emmanuel Macron.

"L'Ukraine peut perdre la guerre", a pour sa part mis en garde mercredi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg dans une intervention au Parlement européen à Bruxelles.

"Il est donc important de lui fournir un soutien substantiel sur une longue durée. Cela a un prix, mais si nous laissons faire, le recours à la force par la Russie sera justifié et l'Europe sera plus vulnérable", a-t-il expliqué.

Les Européens doivent mettre en place une "économie de guerre" pour affronter cette crise, a plaidé Emmanuel Macron. Ni l'Otan ni l'UE ne veulent être impliquées dans le conflit déclenché par la Russie, mais les menaces du président Vladimir Poutine sont prises au sérieux, a assuré un responsable européen.

L'Union européenne va augmenter sa capacité de production de matériel de guerre et reconstituer ses stocks épuisés en raison de ses livraisons à l'Ukraine.

La Commission doit présenter mardi un instrument doté d'un budget de 500 millions d'euros pour "renforcer les capacités industrielles de défense européennes grâce à des achats en commun".

L'exécutif européen va également présenter un plan d'urgence pour réduire la demande d'énergie en prévision d'une possible rupture d'approvisionnement en gaz russe. Des restrictions sont envisagées si nécessaire et elles devront être coordonnées.

Toutes ces mesures participent à l'économie de guerre, a expliqué un responsable européen.

L'UE achète en rythme annuel 163 milliards de m3 de gaz à la Russie, dont un tiers transite par le gazoduc Nord Stream. L'objectif du plan est d'économiser entre 25 et 60 milliards de m3 de gaz pendant la période hivernale.

"Il faut tenir l'hiver", a dit le responsable européen. "Les sanctions vont durement frapper la Russie en 2023, mais, pour le moment, Poutine est dans une fuite en avant et il pense que l'UE va s'épuiser", a-t-il souligné.

"Le soutien de l'opinion publique dans l'UE tient pour l'instant, mais le sentiment se répand de plus en plus que les Européens paient pour les sanctions", a-t-il reconnu.

A
ats