Les frappes russes se poursuivent sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv, dans le sud, où le bombardement le plus violent depuis le début de la guerre a tué au moins deux habitants, selon les autorités locales.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé samedi les forces russes de pratiquer une tactique de "terreur" par leurs bombardements sur les villes ukrainiennes, annonçant l'évacuation générale de la population de la région de Donetsk (est).

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Attaque assez mineure

A Sebastopol, c'est un drone qui a explosé dans la cour de l'état-major de la Flotte russe, faisant six blessés, a indiqué sur Telegram le gouverneur Mikhaïl Razvojaïev. Les autorités ont décrété le niveau "jaune" (intermédiaire) d'alerte antiterroriste après cette attaque assez mineure au vu des images mises en ligne par le gouverneur de Sebastopol, qui montrent des bris de vitres sur le sol.

"Les ukro-nazis ont décidé de nous gâcher la Journée de la Flotte militaire russe", a écrit le gouverneur, reprenant une expression couramment utilisée par les autorités et la propagande russe pour désigner les forces de Kiev. Il a précisé que les festivités étaient annulées et a demandé aux habitants de la ville de ne pas quitter leur domicile "si possible". La Marine ukrainienne a émis l'hypothèse d'un prétexte pour annuler les festivités prévues à Sebastopol par peur d'une véritable attaque.

Nouveau missile

L'Ukraine, quoique envahie partiellement depuis le 24 février, et sous le feu de l'artillerie et des missiles de croisière russes, a infligé plusieurs humiliations à la flotte russe.

Le président russe, Vladimir Poutine, a célébré la journée de la Flotte russe loin de Sébastopol, à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), avec un discours promettant l'arrivée "dans les prochains mois" d'un nouveau missile de croisière hypersonique qui "ne connaît aucun obstacle".

"Plus de 50 frappes"

Dans le Sud de l'Ukraine, les autorités de Mykolaïv ont assuré dimanche que la ville avait été la cible de bombardements russes massifs, probablement "les plus forts" depuis le début de la guerre en février, qui ont fait au moins deux morts, selon le maire de la ville, Oleksandre Senkevytch.

Ces frappes ont causé la mort d'Oleksiï Vadatoursky, propriétaire de la principale société ukrainienne de logistique céréalière et de son épouse. D'autres frappes ont touché les régions de Kharkiv (est) et Soumy (nord-est).

Quelques bâtiments ont été endommagés dans "une série d'explosions" à Kharkiv, a annoncé le maire de la deuxième ville ukrainienne, Igor Terekhov. Une personne a été tuée et deux blessées dans la région de Soumy qui a été la cible de "plus de 50 frappes" au cours des dernières 24 heures, selon le gouverneur Dmytro Jyvytsky.

Evacuer la région de Donetsk

Samedi soir, M. Zelensky a appelé les habitants de la région de Donetsk à se conformer à l'ordre d'évacuation, pour échapper à la "terreur russe" et aux bombardements sur ce territoire de l'est du pays, largement sous contrôle de Moscou. Au moins 200'000 civils vivent encore dans les territoires de la région de Donetsk qui ne sont pas sous occupation russe, selon une estimation des autorités ukrainiennes.

Vendredi, l'explosion d'un hangar abritant des soldats ukrainiens prisonniers à Olenivka, en territoire occupé par les Russes dans la région de Donetsk, a fait 50 morts et 73 blessés graves. Un "crime de guerre russe délibéré", selon M. Zelensky. La Suisse a également condamné l'attaque. Elle appelle à une enquête internationale "immédiate, indépendante et impartiale".

Mykhailo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, a mis en doute dimanche la version d'une "frappe" avancée par les Russes, qui en accusent l'armée ukrainienne. "Une frappe ? Non, une attaque terroriste", a-t-il écrit sur Twitter. "1. Les images satellites montrent que seul un bâtiment a été endommagé. 2. Les prisonniers avaient été amenés là juste avant l'attaque. 3. L'analyse des photos montre une explosion thermobarique depuis l'intérieur.", a-t-il affirmé.

Le Comité international de Croix-Rouge a déclaré dimanche n'avoir toujours pas reçu d'autorisation officielle de Moscou de se rendre sur les lieux, et souligné qu'il était "impératif que le CICR ait accès immédiatement" au site et aux victimes. Samedi soir, le ministère russe de la défense avait affirmé avoir "officiellement invité" des experts de l'ONU et du CICR à se rendre sur place "dans l'intérêt d'une enquête objective".

A
ats