Les avocats de Peiter Zatko ont indiqué à l'AFP que leur client répondrait à cette demande. Dans un document adressé le mois dernier à deux régulateurs américains ainsi qu'au ministère de la Justice, celui qui se présentait comme un lanceur d'alerte, mettait en cause Twitter pour sa cybersécurité défaillante.

Il accusait aussi les dirigeants de l'entreprise de San Francisco d'avoir volontairement surestimé publiquement l'ampleur de leur lutte contre les faux comptes et les spams. Cette dernière assertion est susceptible de renforcer la ligne de défense d'Elon Musk, qui affirme avoir renoncé à acquérir Twitter parce que la société lui a menti sur la proportion de ces faux comptes et spams sur le réseau social.

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L'entrepreneur et ses avocats ont remis, samedi, à Peiter Zatko une assignation lui réclamant tous les documents et communications en sa possession relatifs "à l'impact et aux effets des faux comptes et spams sur l'activité de Twitter", selon le document versé au dossier que l'AFP a pu consulter.

Participation "involontaire"

La période considérée va du 1er janvier 2019 à la date de réception de l'assignation. Le patron de Tesla sollicite également le témoignage de Peiter Zatko, qu'il convoque pour une déposition le 9 septembre dans des locaux proches de son domicile du New Jersey.

Les avocats du lanceur d'alerte ont indiqué qu'il satisferait à cette demande, tout en précisant que sa participation serait "involontaire". M. Zatko "n'a pas alerté les autorités compétentes pour favoriser Musk ou affaiblir Twitter", ont assuré les conseils, "mais pour protéger le public américain et les actionnaires de Twitter".

Elon Musk demande aussi à l'ancien responsable de la sécurité de produire tout document lié à la mesure du nombre d'utilisateurs actifs quotidiens monétisables (mDAU), un indicateur clé de la performance du groupe.

Procès en octobre

De plus, le milliardaire souhaite obtenir les traces écrites de présentations que Peiter Zatko aurait faites à la direction concernant les risques de cyberattaques et les failles du système informatique de Twitter.

Il se dit, en outre, intéressé par tous documents et communications "relatifs à des tentatives de Twitter de cacher ses failles de sécurité aux investisseurs, aux régulateurs et au public", ainsi qu'à toute trace d'"activité illégale" au sein de la société. Le contentieux qui oppose Twitter à Elon Musk doit être examiné lors d'un procès qui débutera le 17 octobre devant un tribunal spécialisé du Delaware et qui doit durer cinq jours.