La guerre en Ukraine a encore aggravé les problèmes d'approvisionnement liés à la pandémie de coronavirus. Les prix de l'énergie et des aliments sont en hausse. L'augmentation probable des primes maladie plombe encore les budgets. Mais les salaires ne suivent pas, a rappelé Christian Dandrès (PS/GE).
Cette situation touche surtout les petits et moyens revenus. Tous les partis sont d'accord pour dire qu'il faut aider ces ménages. "Le gouvernement ne doit pas agir seulement pour soutenir les grandes entreprises, mais aussi les ménages", a lancé Gerhard Pfister (C/ZG). "Ceux-ci sont dans une situation difficile. Ne rien faire n'est pas une option."
La menace de perte de pouvoir d'achat est importante, surtout pour les familles à revenu moyen, a lancé Mattea Meyer (PS/ZH). Celles-ci ne dépenseront plus pour aller au cinéma ou faire des vacances d'automne. Une réduction de ces dépenses entraîne une perte importante pour l'ensemble de l'économie, a rappelé la Zurichoise.
Placer ses pions à un an des élections fédérales est bien. Mais le PLR "ne veut ni fébrilité, ni panique, ni surenchère, ni réponses idéologiquement expéditives", a avancé Olivier Feller (PLR/VD). Pour les Vert'libéraux, il est prématuré d'accorder des aides extraordinaires.
Adaptation des rentes...
L'alliance du Centre-gauche a, de justesse, fait passer une adaptation immédiate des rentes AVS au renchérissement sans se fonder sur l'indice mixte basé sur les salaires.
L'UDC aurait préféré compenser le renchérissement par des mesures de plafonnement de la croissance des dépenses. Le parti visait en particulier les budgets de la coopération internationale au développement, de la recherche et de la formation, de la culture et des charges de personnel fédéral.
Le Conseil fédéral adaptera les rentes au 1er janvier, comme cela est prévu par la loi, a rappelé le ministre des assurances sociales Alain Berset. Et de préciser toutefois que l'adaptation ne permettra pas de couvrir entièrement le renchérissement.
... et des primes
Le Centre-gauche s'est également imposé à deux voix près sur la question de la réduction des primes d'assurance maladie. Le parti à la rose demande une augmentation de 30% de la contribution fédérale. Ceci à condition que les cantons ne réduisent pas leurs propres contributions.
La réduction individuelle est un instrument qui a fait ses preuves. Il soulage les ménages de manière ciblée et efficace, a avancé Mme Meyer.
Mais pas le budget fédéral, affirme le gouvernement. Le grand argentier Ueli Maurer a rappelé que la Confédération prévoit un déficit de cinq milliards pour 2025. "Nous n'avons pas l'argent pour davantage de dépenses."
L'UDC a également pointé les dépenses importantes concédées par la gauche et Le Centre. "La pandémie, l'accueil des réfugiés ukrainiens ou le tournant énergétique coûtent des milliards à la Confédération", a argué Alfred Heer (UDC/ZH).
Mieux vaut prévoir une déductibilité intégrale des primes dans le cadre de l'impôt fédéral direct, a expliqué Thomas de Courten (UDC/BL). "Seuls les plus riches en profiteront", a critiqué Mme Meyer. Le projet coûterait 400 millions, mais les petits ménages n'épargneraient que 12 francs sur leurs impôts, a rappelé Jacqueline Badran (PS/ZH).
Pour le Conseil fédéral, ceci reviendrait à un encouragement extrafiscal et romprait le principe de l'imposition fondée sur la capacité contributive. La motion a été refusée. Un projet, qui répond en partie au voeu de l'UDC, est déjà sur la table.
Locataires retraités
L'UDC s'est aussi attaquée à la valeur locative des ménages des retraités, sans succès. Le Conseil fédéral n'est pas opposé à une révision de l'imposition de la propriété du logement. La solution doit toutefois être équilibrée et finançable. Un projet sera débattu au cours de la troisième semaine de session.
Le parti national-conservateur est revenu avec des demandes pour compenser la hausse du prix des carburants. Comme en juin, elles ont toutes été rejetées par l'ensemble des autres partis.