Il a également indiqué qu'il continuerait à intervenir "au besoin" sur le marché des changes.

La banque centrale helvétique a relevé de 0,75 point de pourcentage son taux directeur, qui passe de -0,25% à +0,5%, a-t-elle annoncé lors d'une conférence de presse téléphonique.

Par cette décision, l'institut d'émission "contre la pression inflationniste qui s'est de nouveau accrue et en entrave la propagation à des biens et services moins touchés jusqu'ici par le renchérissement".

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La BNS a averti qu'il n'était "pas exclu que de nouveaux relèvements de taux soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme", dans un communiqué.

Concernant le franc, la banque centrale suisse a souligné rester "disposée à être active au besoin sur le marché des changes afin de garantir des conditions de marché appropriées". La BNS pourrait donc acheter ou vendre des devises pour contrôler l'évolution de la devise nationale.

Suite à ces annonces, le franc se relâchait nettement face à l'euro. Alors que la paire de devises était passée au petit matin sous la barre des 0,95 EUR/CHF, elle remontait à 0,9617 EUR/CHF à 09h47.

La BNS avait introduit pour la première fois en décembre 2014 des taux négatifs, en abaissant la marge de fluctuation du Libor - son taux de référence d'alors - entre -0,75% et +0,25%. Quelques semaines plus tard, le 15 janvier 2015, ce dernier passait complètement en terrain négatif en étant abaissé entre -0,25% et -1,25%, après l'abolition du cours plancher face à l'euro.

Par cette mesure, la BNS voulait empêcher une appréciation trop importante du franc. Couplé à des achats massifs de devises, le taux directeur était depuis resté dans le négatif.

La Fed a vigoureusement relevé ses taux

Cette hausse du taux directeur par la BNS intervient dans un contexte mondial de resserrement monétaire afin de contrer l'envolée de l'inflation. Mercredi soir, la Réserve fédérale américaine (Fed) a donné un nouveau fort tour de vis à sa politique monétaire et a averti qu'il lui faudrait resserrer encore, ce qui sera douloureux pour les ménages.

La Fed a ainsi relevé de trois quarts de point de pourcentage son principal taux directeur, qui s'établit désormais dans une fourchette de 3,00 à 3,25%.

La Banque nationale suisse a également revu à la hausse ses projections pour l'inflation sur l'année en cours et les deux suivantes. Le renchérissement doit atteindre 3,0% en 2022, contre 2,8% au pointage de juin, 2,4% (1,9%) en 2023 et 1,7% (1,6%) en 2024. Ces taux sont cependant bien éloignés de ceux constatés dans la zone euro et aux Etats-Unis.

La prévision de croissance en 2022 par contre est modérée à 2,0%, contre 2,5% précédemment. L'institut d'émission a constaté un ralentissement sensible de l'économie mondiale.

Un ralentissement de l'économie mondiale, une aggravation de la pénurie de gaz en Europe et une pénurie d'électricité en Suisse constituent les plus gros risques.

A
ats