Les Lucernois ont nettement refusé cette enveloppe à 71,48%. La contribution proposée par les autorités était destinée à une nouvelle caserne de la Garde suisse en remplacement de l'ancienne, bâtie au XIXe siècle et devenue trop petite. Le taux de participation au scrutin a atteint 55,90%.

Une fondation suisse réunit l'argent permettant de financer la construction. La Confédération lui a déjà assuré une part de 5 millions de francs, de même que le Vatican. Plusieurs cantons font partie des donateurs, sans susciter de polémique pour l'instant, contrairement à Lucerne.

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Le "riche" Vatican et ses scandales

Il s'agissait de la première votation populaire en Suisse sur ce projet, due à l'opposition du Parti socialiste et l'alliance des libres-penseurs. Selon le PS, cofinancer un tel projet en faveur du "riche" Vatican est d'autant moins acceptable que le canton a fait des économies touchant sa propre population ces dernières années.

Pour l'association des libres-penseurs du canton, l'Etat fait fausse route en soutenant une communauté religieuse de manière unilatérale. Parmi ses arguments, elle a aussi souligné les scandales à répétition qui ont secoué le Vatican.

Malgré des liens étroits

Ce contexte semble avoir convaincu les citoyens lucernois de voter non, contre l'avis de leurs autorités. Ces dernières avaient affirmé en vain que la Garde suisse bénéficie à l'image de la Suisse, et qu'elle incarne les valeurs de la sécurité, de la loyauté et de la fiabilité, chères à la Confédération helvétique.

Le refus lucernois détonne particulièrement. Les commandants successifs de la Garde sont souvent venus du plus grand canton de Suisse centrale, à l'image de l'actuel, Christoph Graf. Les tenants du "oui" partaient du principe que ce lien étroit avec le Vatican suffirait à convaincre la majorité des citoyens.

Gardes et leurs familles trop à l'étroit

Le projet prévoit la construction d'un nouveau bâtiment remplaçant la vieille caserne de la Garde suisse. Les occupants ont besoin de davantage de place en raison de l'augmentation future de leurs effectifs, de 110 à 135 gardes, et d'un besoin accru d'appartements familiaux pour ces derniers.

Les nouveaux bâtiments pourraient également permettre à terme d'intégrer des femmes gardes, une décision pour laquelle l'accord du pape serait nécessaire.

La nouvelle caserne est conçue par le bureau d'architectes tessinois Durisch et Noll. Au total, le coût du projet et les frais d'hébergement provisoire des gardes durant les travaux atteignent 50 millions de francs.

A
ats