"Vos pays ont le potentiel inexploité le plus important en termes d'hydroélectricité mais peinent à attirer les investissements", a dit la cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Au début d'une conférence internationale de deux jours, Mme Sommaruga a relevé que la Suisse était l'un des seuls pays à financer les efforts multilatéraux pour aider au lancement de projets dans ces Etats.

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Mais Berne est également ouverte à des accords bilatéraux sur cette question, notamment dans le cadre des arrangements climatiques déjà signés avec plusieurs pays pour compenser les émissions de gaz à effet de serre en Suisse. De petits projets hydrauliques ou pour le réseau énergétique pourraient être financés chez eux si les Etats partenaires le demandent, a affirmé à la presse Mme Sommaruga. La conseillère fédérale en a parlé dans la matinée avec ses homologues du Malawi et de Géorgie.

Dans son discours, elle a rendu hommage aux quelques acteurs privés, grands comme petits, qui osent investir dans les infrastructures hydrauliques dans les pays en développement. Selon un rapport de l'ONU et de l'Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA), publié cette semaine à Genève, l'offre d'électricité propre devra doubler d'ici 2030 pour honorer les engagements sur le climat.

Effets de la guerre en Ukraine

Or, les investissements stagnent dans les économies émergentes et en développement, en dehors de la Chine. De même, il faudrait doubler les efforts sur l'hydroélectricité. L'utilisation du gaz comme "arme" dans la guerre en Ukraine n'affecte pas seulement les Etats européens, admet Mme Sommaruga.

Inflation, prix du pétrole et accaparement du gaz liquéfié par les acheteurs européens posent des problèmes aux pays en développement. L'hydroélectricité doit permettre de renoncer à ces énergies non renouvelables, selon la conseillère fédérale qui a admis qu'elle s'accompagne de questions financières, sociales et environnementales.

"A court terme, beaucoup de pays misent à nouveau sur le gaz et le pétrole. C'est humain face à la crise", ajoute la conseillère fédérale. Elle se dit toutefois persuadée que la situation actuelle n'empêchera pas davantage d'investissements à moyen terme dans les énergies renouvelables.

Nouveau label

Sur l'énergie hydraulique, "la Suisse a quelque chose à montrer" aux autres pays, insiste la conseillère fédérale. L'intérêt des Etats est assez important, ajoute-t-elle.

La Suisse soutient aussi le nouveau label international de durabilité établi en 2021 sur cette question. Celui-ci rassemble tous les acteurs des gouvernements au secteur privé en passant par les représentants de la finance ou la société civile.

Face à l'hydroélectricité, les approches sont différentes. En Europe, elle est considérée comme un moyen d'augmenter le recours à d'autres types d'énergie comme le photovoltaïque. Dans les pays moins aisés, elle est plutôt vue comme un instrument d'accès à l'énergie et pour le développement. Il faut tenter de réconcilier les deux, a ajouté Mme Sommaruga.

Prévue au départ en 2020, cette conférence hybride sur l'hydroélectricité dans les pays en développement est organisée avec l'IRENA. Elle rassemble plusieurs ministres ou encore des représentants du secteur privé.

A
ats